Les dieux doivent bien rigoler...

J’ai peut être pas eu de carte…mais qu’elle vision merveilleuse que celle de ces horreurs en pot en train de se trémousser lamentablement pour échapper aux flammes de l’enfer crées par leur maître afin de châtier l’impudent…
C’est ce qu’on appel un retour de flamme.(1) Ou un revers de fortune comme on veux.

J’aurais du y penser moi-même à y mettre le feu. Ca m’aurait évité des désagréments.
…

« J’ai des pensées sadiques tu sais.
- je sais.
- non mais je veux dire beaucoup plus qu’avant.
- qu’avant quoi ?
- qu’avant toi. Avant j’aurais courus pour sauver des pauvres plantes sans défense…mais là je jubile devant le spectacle des pots au feu. (1)
- Tu ferais mieux de retrouver tes habitudes est de courir les sauver si tu tiens à ton nez.
- Poutchou est là dedans ?
- Nan.
- dommage. Mais je vais pas mettre le feu au poudre, c’est pas le moment.
- Enki.
-Hum…Heureusement le feu est pas très virulent…en tapant dessus avec les pieds ça devrait l’éteindre.
- Me prends pas pour toi ça va tuer mes plantes.
- Tant mieux ! Ça fait d’une pierre deux coups comme ça !
- En-qui .
- J’aurais essayé. Reste plus que l’eau alors. Et je sens que te voir patauger dans trente centimètres de liquide dans le seul but de sauver tes plantes ça va me plaire, alors je vais monter au premier histoire de profiter du spectacle.
- Non.
- Quoi non ?
- Tu es une super mage alors tu vas éteindre ça.
- Elle est bien bonne, tu sais autant que moi que je suis incapable de faire cesser le feu.
- Incapable. C’est le mot oui. Mais soit tu sauves mes plantes soit je te pourrie la vie.
- C’est ce que tu fais déjà.
- Je peux faire mieux.
- Non, tu peux pas faire pire. J’en mets ma main au feu.
- Y’a pas que ta main que je vais mettre au feu si tu n’arrête pas cet incendie.
- Ca va ! Y’a pas le feu au lac !
- ENKI !Epargne moi tesjeux de mots pourris.
- Bon ça va t’énerve pas. Je fais quoi ?
- Tu connais bien un sort de pluie ?
- Certes. Mais il marche pas.
- Comment ça ?
- Ca donne des trucs bizarres.
- Vas-y.
- tu l’auras voulus. Abagmentum agua ! »

Je ferme les yeux. Je connais ce sort, il donne pas d’eau avec moi, des fraises oui, des mocassins aussi, une fois j’ai eu droit à des sardines en boite. Mais de l’eau non.

« Qu’est ce que c’est que ça ?
Je me décide à ouvrir les yeux pour regarder la nouvelle variante Enkienne du sort de pluie.
- Des clous de girofles.
- Ah.
- Parais que c’est super pour les le mal de dent.
- Et pour le mal de nez ?
- Je sais pas.
- Tu vas bientôt le savoir.
- Je réessaye.
- Sage décision.
- Abagmentoum agua ! »

*poc poc poc*

« Aie !
- T’es vraiment…
- Eh ! Ce sont des glaçons ! Aie !
- Certes.
- C’est la première fois que je fais de l’eau !
- Youpi.
- N’empêche c’est peut être pas vraiment de l’eau mais on y voit que du feu. Regarde ça marche. »




(1) oui vieille blague désolée. Et c’est pas fini donc pardon d’avance.

Il faut lui reconnaître ça, ça marche. C'est plus lent que de la flotte toute bête (1), mais une fois que les glaçons ont fondu, le feu s'éteint.

"Ahaha!! Je suis une grande magicienne!
- Tu fais pleuvoir des glaçons.
- C'est ce que je dis.
- Et des clous de girofle.
- Et alors?
- Je crois que tu peux en déduire de toi-même mon point de vue à propos de tes capacités sans que je prenne la peine d'user d'une certaine dose de cynisme...
- Quand on fait pleuvoir des glaçons et des clous de girofle on n'est pas une bonne magicienne?
- Quand le but est de faire pleuvoir de l'eau, non.
- Les glaçons c'est de l'eau.
- Certes, mais... Rhaa laisse tomber.
- J'aurais fait pleuvoir du sang et des sauterelles, je suis sûr que tu aurais préféré.
- Pas faux. Ca a plus de gueule, déjà. Et puis le sang éteint le feu.
- Tu veux que je réessaie?
- Toi, faire pleuvoir du sang?
- Pourquoi pas?
- D'une tu passerais pour une cruelle déesse de la mort des ténèbres auprès de tes adorateurs, et si tu veux qu'ils continuent à t'amener le petit dej au lit avec le sourire, c'est une mauvaise idée. De deux, nulle comme tu es tu nous ferais tomber du sang menstruel, et j'ose même pas imaginer ce que je te ferais si jamais je reçois une goutte de ce truc sur mes écailles... Et de trois, tu risquerais de te salir et le sang, ça part mal.
- Vu comme ça, évidemment...
- Ayé, c'est éteint.
- Cro forte moi.
- Mmmh... je me demande si le fiancé de Poutchou est dans les victimes...
- Sa fiancée tu veux dire.
- Non, son. Poutchou est une fille.
- Première nouvelle.
- C'est pourtant évident.
- Ah bon?
- Ben comparé à toi...
- Dis tout de suite que ta plante est plus féminine que moi!
- Elle mord, elle est câline, elle grogne et elle déteste quand je ronfle. C'est une fille.
- J'aime pas trop quand tu ronfles non plus..
- J'ai pas dit que tu n'étais pas une fille.
- Ah.
- J'ai dit que c'était moins évident.
- Oh! Je te signale que y'a des mecs sur la Place Publique qui sont intéressés par moi!
- En même temps t'as vu la tête de ces blaireaux?
- ...pas faux...
- Bon, Hector a cramé.
- Le fiancé?
- Oui.
- C'est triste, ça nous prive d'une descendances de plantes psychonévrosées et hyperagressives, je suis sûre que Thessalie aura du mal à se remettre de cette lourde perte...
- Epargne-moi tes sarcasmes. De toutes façons il avait très mauvais genre...
- Papa poule s'inquiète?
- Commence à courir, toi... "

______________
(1) Pourtant, H2O c'est quand même vachement simple, comparé aux molécules carbonées des clous de girofle... Mais allez donc expliquer ça à Enki... Je suis sûr qu'elle le fait exprès. Ou alors elle a créé une réplique du générateur d'improbabilité infinie, au cours d'un de nos voyages interplanaires... (2)
(2) C'est une référence. Si vous ne voyez pas d'où ça vient, sachez d'abord que je considère votre culture littéraire comme proche de celle du chou de Bruxelles moyen, et ensuite qu'il s'agit du Guide du Voyageur Intergalactique.

« Oh ! il est tout n’inquiet pour sa fifille ?
- Tu devrais vraiment prendre un peu d’avance.
- Oh c’est mignooooon !!! » (1)

Je penche la tête à droite pour amplifier le côté mignon du truc.
Kaev fulmine. Ca faisait longtemps au moins…pfiouuu ! Trois minutes.

Je relève donc ma robe en dévoilant mes super nouvelles chaussettes rayées orange noires et vertes. Et détale tel le Manorok (2) moyen à travers la plaine vers la chambre de Poutchou.

Le problème avec Kaev c’est qu’il court vite.
Fort heureusement pour moi ça n’arrive pas à compenser son sens de désorientation désormais légendaire.
C’est donc avec trois plombes d’avance et un bleu en plus (3) que j’arrive dans la chambre de Poutchou.

« Rouaour ?
- Ouais…il arrive.
- Rrrraaa ?
- Evidement il doit être dans les cuisines là.
- ENKI !
- Pas le droit de me faire mal !
- Poutchou. Mord là.
- Alors ça c’est super fourbe ! Poutchou fait pas ça !
Autant essayer de négocier avec un troll borgne.
-RRRRRRRRR !
- Aieuh !
Et c’est dans ces moments là que l’on remercie les dieux d’avoir mis le matin même une… ouais, bon, ok. Ca n’intéresse personne ce que je porte de toute façon.
- Toi tu me payeras ça ! La prochaine fois que tu as une feuille prise sous un pied de chaise tu pourras toujours couiner pour que je vienne t’aider !
- Raou ?
- Parfaitement !
- Poutchou, Hector est mort.
- Ah bah le tact et toi ça fait quatre !
- Raour ?
- A l’instant. Complètement cramé.
- La ménage pas surtout.
- Reste plus que le pot. Et un petit tas de cendre. Tu veux le garder ?
- Rourrr ?
- Quelle délicatesse je t’assure ça fait plaisir à voir.
- Rour ?
- Evidement je suis sur.
-RRRRRAAAAHAAAA !
- … elle a l’air de bien le prendre.
- C’était pas un mec pour elle. Elle vaut nettement mieux que ça ma Poutchou chérie ! Hein ? Oh oui !
- Raaarrrrrrrrrr !
- C’est bien ! T’es courageuse ! T’es une super fille.
- Je veux mourir. (3)
- va falloir t’en trouver un autre maintenant !
- t’en fait pas je vais l’emmener draguer.
- Rrrouar !!!
- Ok.
- Tu râles pas ?
- Non tant qu'elle se balade avec toi elle risque rien niveau drague. Tu les fais tous fuir.
- je te hais.
- moi aussi. »

Ah. On reprend les bonnes vieilles habitudes.

« Au fait si c’est une fille pourquoi tu l’as pas appelé Poutchoute ? »




(1) on ne dirait pas mais c’est la phrase préférée de Kaev Hrp.
(2) Pour ceux qui ne suivent pas les aventures de la DT… (Mécréants !) Manorok est un lapin. Notre lapin. Enfin surtout celui de Kaev. Mouhahaha. Hum.
(3) dérapage mal contrôler dans l’allée est.
(4) Copyright Kaev. Eh oui, c’est une autre de ses phrases préférée Hrp. (quant il décuite).

Il y a trois choses que je ne peux vraiment pas supporter dans la vie.

D'abord Enki. Ensuite les questions idiotes. Et enfin Enki.

Alors quand Enki pose des questions idiotes, je vous laisse imaginer mon degré d'agacement, à peu près comparable à l'Etna qui aurait mal dormi et qui se serait cuité à la nitroglycérine avant d'entrer à nouveau en éruption.

Là, j'en vois qui lèvent les yeux au ciel en se disant un truc du genre "mais c'est pas vrai, ce type est incapable de garder son calme!"

Que ceux-ci sachent d'abord que quand on partage un logement avec Enki, la notion de calme devient quasiment subjective ; ensuite que je les méprise cordialement ; et enfin que s'ils ne sont pas contents ils peuvent toujours aller voir ailleurs.

Et puis, histoire de contrarier encore plus ce tas visqueux d'anarchistes contestataires et sournois, je vais prendre sur moi et rester très calme. Voilà.

"C'est bizarre j'aurais cru que tu râlerais.
- Je peux pas.
- Oh? Donne moi la recette!
- Pari avec des gens.
- Tu l'as fait quand ce pari?
- Là.
- Tu sais qu'il n'y a personne autour de nous?
- Oui.
- Tu es de plus en plus étrange, tu sais?
- Ne cherche pas à comprendre.
- Je ne cherche plus depuis un moment...
- Continue comme ça, c'est ton état naturel.
- C'est vraiment étrange de t'entendre dire des méchancetés sur ce ton calme et poli...
- Profite, ça pourrait ne pas durer.
- Bon alors, pourquoi pas Poutchoutte?
- Rrrr...
- Elle aime pas ça, d'une. Moi non plus, de deux. Et de trois un mec qui s'appelle Poutchou il a la honte, personne n'oserait s'appeler comme ça. Tandis que c'est un joli prénom pour une fille...
- Mais...
- Arrête de me contrarier ou je te tape.
- Tu peux pas, ordre direct.
- Ok, tu préfères que Poutchou morde à nouveau dans ton immonde culotte quadruple épaisseur de laine?
- Tu es obligé de parler de mes sous-vêtements?
- On ne voit que ça je te signale, elle t'a arraché la moitié de la robe.
- Faudrait peut-être que je la recouse.
- Pas faux. Et moi qui voulait manger un morceau...
- Ben vas-y.
- Plus faim.
- Je sens la réflexion mesquine sur mes sous-vêtements qui te retournent l'estomac...
- Tu es sûre que tu n'as pas gagné un niveau récemment? On dirait que tu as gagné un point d'intelligence...
- Oh?
- Ce qui porte le total à... un point. Pas mal.
- Saloperie.
- Allez, va coudre, je vais me balader avec Poutchou...
- Elle va se faire draguer sans moi...
- Non mais toi personne te regarde, moi tout le monde me regarde et visualise très bien la douleur que je peux leur infliger si jamais je surprends un regard de travers...
- Même les plantes?
- Même les plantes.
- Il existe de grands mystères...
- Ouais... On philosophera une autre fois. Dépèche toi de recoudre ta robe, ça commence à glisser... "

Enki rougit, bredouille deux mots incompréhensibles et me fout à la porte. Car il y a encore une porte à la chambre de Poutchou. Caprice de môme, soit-disant pour préserver son intimité-euh, d'abord, parce que les parents c'est chiant et ça fait rien que rentrer sans prévenir... Moi ça ne me dérange pas de frapper avant de rentrer... Mais à chaque fois il faut changer de porte, alors ça devient vite coûteux...

Une seconde plus tard, Poutchou sort, m'adresse un grand sourire ravi et bondit dans mes bras.

"Rouarr...
- Ouais, moi aussi...
- Rou?
- Ok, on va remplacer Hector.
- Rouaaargni?
- D'accord, le prochain saura embrasser sans te mordre.
- Roua?
- Tu le veux comment exactement?
- Rouarrr rrrr raa rou riaaar rrrr...
- Grand beau fort intelligent riche bon à la serre (1) gentil doux attentionné et drôle? Rien que ça?
- Raaour.
- Et fidèle? Ben ma chérie tu as de ces idées...
- Rhouaaar...
- C'est gentil ma puce mais des plantes comme ton papa il n'y en a pas à tous les coins de rue... Et puis je ne suis pas une plante.
- Rouiiii!
- On va faire de notre mieux pour te trouver un mec parfait come moi, mais en plante. "

Je crois qu'Enki hurlerait de rire en entendant ça. Je suis content qu'elle ne l'entende pas. Pour elle.

___________
(1) Les plantes dorment dans une serre, pas dans un lit...

C’est ça, qu’ils partent tout les deux.
Je vais rester ici. Tranquille.
J’ai des tas de trucs à faire de toute façon.
Je n’ai pas le temps d’aller batifoler dans les champs à la recherche d’un prétendant, ni de rire devant l’air déconfit de Kaev quand Poutchou trouvera son bonheur… Trop de trucs à faire.
Je dois recoudre ma robe et…puis c’est tout pour le moment.

« bwahaha ? (1)
- Salut Jack.
Je m’écroule sur le lit pour avoir j’en suis sure une discussion passionnante avec Jack.
La preuve qu’avoir un croque mitaine sous son lit peut avoir des tas d’avantages.
- …
- …
-….
- T’as vraiment rien à dire ?
- Bwa ?
- Ben oui toi.
- Bwaf.
- Ok. Je sens qu’on va s’éclater tout les deux.
- Bwahaa ?
- Je recouds ma robe.
-Bwa !
- Pas faux.
*clac*
-Bwaaaha !
- Oui. Mais maintenant j’ai plus rien à faire.
- Bwahaha habha haha bawa.
- Te sens pas obliger de me faire la conversation on dirais Ghorne. (2)
- Bwarrrrrrrr.
- ouais ! T’as raison ! À boire.
- Bwar ?
- C’est pas ce que tu as dit ?
- Bwon.
- Pas grave. »

C’est donc du pas guilleret de celle qui n’a certes pas d’amis, pas de serviteurs, pas de prétendants, mais la certitude de ne pas se souvenir de son nom dans la prochaine demi heure que je pars vers la cave suivit de prés par mon croque mitaine préféré.

Je pousse la porte qui me répond par un grincement monstrueux genre « ça fait 15 siècles qu’on ne m’a pas ouverte ». Rien que l’idée me fait marrer.

J’entre dans le havre de l’éthanol d’un pas respectueux avant de choper la première bouteille qui me passe prés de la main afin de l’emmener en balade vers les cuisines où je pourrais à loisir oublier ma vie.

« Si je meurs, je veux qu'on m'enterre
Dans une cave où il y a du bon vin…
- bwaaarr!»
Enki n’oublie pas tu cherches le tire bouchons. Tiroir de droite.
«Les deux pieds contre la muraille
Et la tête sous le robinet…
- A bwaaar!!!»
Ah raté. Celui de gauche alors.
«Et les quatre plus grands ivrognes
Porteront les quat' coins du drap… »
Rhaaaaaa ! C’est sur les ivrognes seront plus faciles à trouver que ce foutu tire bouchons..
Je suis sure que Kaev la planqué !
« A bwarrreeee!
- Sur ma tombe je veux qu'on inscrive
Ici gît le Roi des buveurs…enfin, si un jour j’arrive à ouvrir la bouteille
- bwa haha
- arrete de rire.».
Ok, il veut jouer à ça ? Je suis une des plus grande mage de tout les temps (3), alors faire apparaître un tire bouchon c’est facile.
*clac*
…
*clac*
ok, je retire ce que j’ai dis.
*clac*
« KAEEEEV ! »






(1) ceci et le cri d’un croque mitaine selon Kaev…
(2) Hrp, le pauvre.
(3) ouais bon …

"Alors, t'en penses quoi de lui?
- Raouar?
- Ouais, c'est ce que je crois aussi... Trop imbu de lui-même... Tu as vu comme il t'a reluquée en plus?
- Raar.
- Ah non, je ne pense pas que Lucien aurait fait un bon époux.
- Roarr rou.
- Oui ben s'il avait été convenable je lui aurais pas flambé la gueule.
- Rouar.
- Convenable ça veut dire qui ne t'arrose pas de spores, c'est indélicat.
- Rouaro.
- Ce que j'y connais? Attends, les plantes c'est mon Ennemi Juré depuis le niveau 1, j'ai un bonus énorme contre elles... Il faut connaître son ennemi, non?
- Rouiiiiiiii...
- Non mais toi c'est pas pareil, tu as des dents et tu mords...
- Rar.
- Lucien aussi, OK, mais il était pas pour toi.
- Rouaaar!
- Possessif? Moi? Oh!
- Raouar.
- Non j'avouerai pas.
- Rha.
- Non j'ai dit.
- Rhaaaa!
- Arrête on dirait Enki.
- KAEV!!
- Quand on parle de la poule... (1) "

Après cette séance de drague des plus édifiantes au beau milieu de mon jardin botanique privé, nous voilà donc en train de courir (sautiller pour Poutchou) à la rencontre d'Enki, qui une fois encore interrompt un événement capital (2).

Après une demie-heure à tonitruer dans les couloirs avec Enki pour connaître sa localisation, j'ai fini par repérer les flèches noires, les ai confondues six fois avec les violettes, deux fois avec les bleues et une fois avec les jaunes (3), suis rentré quatre fois dans les douches, une fois dans la cuisine et deux fois dans la chambre d'Enki, j'ai fini par l'atteindre, dans la cave, en train de mordiller un goulot de bouteille. Fermée, la bouteille.

"Tu sais, l'hydromel ça se débouche pas comme ça.
- Gne chais.
- Tu veux pas ôter ta bouche de là quand tu me parles?
- Gné les dents coinchées dans la chire.
- Regarde Poutchou, ça c'est un boulet.
- Rouar. "

Je saisis la bouteille et tire d'un coup sec. Enki hurle de douleur, se prend la mâchoire en couinant pendant deux bonnes minutes, avant de se rendre compte qu'elle n'a rien et que la cire est en général moins solide qu'une dent, même les siennes.

"Ca y est, tu as fini ton cinéma? (4)
- Tu as failli me faire mal.
- Mais je ne l'ai pas fait. Bon, où est le problème?
- Pas de tire-bouchon.
- La quête du tire-bouchon perdu, livre II. (6)
- Certes.
- Et c'est pour me dire que tu es bordélique et incapable de trouver un tire-bouchon que tu m'as appelé? Non parce que ta merveilleuse incapacité à effectuer des actions simples, je la connais...
- Je veux que tu m'en trouves un.
- De tire-bouchon?
- Vi.
- Tu as essayé d'en faire apparaître un?
- Vi, et ça a pas marché.
- Ah oui, normal...
- Pourquoi?
- Il y a une malédiction sur un certain nombre d'objets, qui sont impossibles à faire apparaître dans certains conditions...
- Comme quoi?
- La liste n'est pas exhaustive, mais en général, on a le tire bouchon quand on a soif, les clés du carosse quand on est à la bourre, le rouleau de papier toilette quand on a la courante et que les réserves sont vides, les lunettes quand on a besoin de lire un truc, et les mouchoirs quand on est enrhumé... C'est un sinistre crétin de mage qui a jeté ce sortilège.
- Pourquoi il a fait ça?
- Parce qu'il était désorganisé et hyper puissant, alors il voulait que tout le monde souffre avec lui.
- Ah.
- Oui.
- Et comment on fait maintenant pour le tire-bouchon?
- Ben on en cherche un.
- Et si j'ai plus soif, je peux en créer un?
- Euh... J'ai jamais réfléchi à ça...
- Si les conditions ne sont pas réunies, rien ne s'oppose à ce que je crée ce dont je pourrais avoir besoin plus tard?
- C'est complètement con, mais...
- Tiens, j'ai plus soif moi... Et si je me créais un tire-bouchon?
*clac*
- Mouahaha!! A moi la bibine!
- La magicienne la plus pitoyable de la création venant de contrer l'une des malédictions les plus ancestrales et les plus puissantes de tous les temps... Je suis en train de rêver... Il ne manquerait plus que... "

Lumière divine, chants angéliques, bruit de clochettes...

"Hé, j'ai gagné un niveau!!
- J'y crois pas... "


_________________
(1) Enki n'a absolument aucun point commun avec un loup. C'est même l'inverse. Et ça donne Poule (le e c'est pour faire joli). Voilà voilà. Excusez-moi, c'est le matin...
(2) C'est pas tous les jours qu'on cherche à marier sa plante carnivore, vous en conviendrez...
(3) Oui ben ça va, elle était sale celle-là...
(4) Oui, dans certains plans les cinémas existent, donc ce n'est pas un anachronisme. Dans le Plan Thi Grade, par exemple, on a vu un super film avec Enki, avec un gros singe, des gros lézards avec plein de dents (5) et une blonde qui crie et qui a des tendances zoophiles. Bref.
(5) Enki a refusé que je me renseigne pour en adopter un.
(6) Pour les nazes qui suivent pas (bouuuh qu'ils sont vilains), une quête similaire a déjà été effectuée sur Eilean Donan...

« Je suis niveau 3 ! Ah ah ! Gloire à la Grande Enki !
- Rouaaar ! »

Et pendant que Poutchou et moi entamons la danse de la victoire une personne à l’autre bout de Thessalie se prend le pied dans un pied de table, entamant ainsi une danse encore plus ridicule que la nôtre. (1)
Ca n’a absolument rien à voir avec ce qui nous concerne présentement, mais ça fait du bien de se dire qu’il y a toujours plus ridicule que soi.

« C’est fini oui ?
- Oh ! ne soit pas rabat-joie.
- Je ne le suis pas. Je te ferais juste remarquer qu’il n’y a que toi pour gagner un niveau en invoquant un tire-bouchon.
- Peut être mais le résultats est là. Et on va fêter ça !
- Laisse moi deviner, tu vas vider deux trois bouteilles en l’honneur de ce miracle.
- Oui ! Il faut bien inaugurer le tire-bouchon ! (2)
- Tu sais Enki, je crois que ton existence constitue la pire blague des dieux.
- C’est un compliment ?
- Non. J’ai jamais dis que les dieux avaient le sens de l’humour.
- T’es jaloux de ne pas avoir eu de niveau !
- Laisse moi rire.
- Rararaaaa !
- Ca ne m’arrive pas souvent…
- Je confirme.
-…alors si tu pouvais éviter de me pourrir avec ta mauvaise humeur. Je ne t’oblige pas à venir boire avec moi.
- Je sais. C’est pour ça que je viens.
- Tssss. Faites place à la grande ENKI ! Mage de niveau 3 !
- Tu n’as pas peur que tes serviteurs t’entendent et prennent la tangente devant ta nullité ?
- Aucun risque tu les as tous tués.
- Pas faux. »

C’est donc avec mon cortége et dans un climat d’allégresse générale (3) que je me dirige vers la salle des trônes afin de fêter dignement mon nouveau statut de super mage du chaos de la mort qui tue. (4)

« Bon tu as gagné quoi avec ce niveau ?
- Ah ouais c’est vrai ! Voyons voir…
- Rouuuuuuuuuuur !
- je suis bien d’accord avec toi.
- J’ai deux nouveaux sorts !
- Annonce j’ai envie de rire.
- Le sort sellerie !
- ROur ?
- Ca permet de pouvoir monter n’importe qu’elle créature ! Vais pouvoir chevaucher un oiseau !
- t’as intérêt à en trouver un gros.
- Kaeveuh.
- raour !
- J’ai hâte d’essayer ça va être marrant…
- Pas pour la pauvre bête. Bref. Et l’autre ?
- Le sort table…mais je ne sais pas encore à quoi il sert.
- Je sens que ça va nous être utiles pour quitter ce plan…
- Tu crois ?
- Non.
- J’ai aussi gagné des points…
- Laisse moi deviner Charisme ?
- Oui !
- Ca ce voit. Tu as moins de boutons sur le front.
- ...
- Bon, les autres ?
- Point de chance… à Sion.(5) Hahahaha ! (6)
- …
- C’est consternant.
- Peut être mais j’ai gagné un niveau.
- Ça va nous être bien utile.
- Eh ! J’ai appris une potion ! Ma première !
- Rourrrrrr !
- Oui, youhou.
- Oh !
- Quoi ?
- C’est un filtre d’amour.
- C’est ce que je dis...ça va nous être bien utile.
- oui! on pourrait droguer les gens pour qu'ils nous aident à partir d'ici.
- Aucune chance que ça marche.
- Je vais essayer.
- C'est ca perd ton temps.
- Tu m’aides ?
- Va mourir. »





(1) Du genre à hurler des insanités en sautant sur un pied et en se tenant l’autre.
(2) oui, oui sale excuse je sais…
(3) Enfin presque. Je jubile, Kaev grogne et Poutchou tente de déchirer ma robe. J’ignore si le fait de vouloir voir des sous-vêtements constitue pour une plante carnivore une forme d’allégresse.
(4) © Kaev.
(5) pour tout ceux qui sont loin de l’est de la France profonde Sion est une ville.
(6) oui je sais elle est sévère... désolée.

Enki qui a une idée, c'est un peu comme recevoir une flèche barbelée dans l'oreille. Une fois que c'est rentré, ça n'en sort pas, ou alors ça fait mal.

"Allez-euh!
- J'ai dit non.
- Kaev... (1)
- Nan.
- Steuplé?
- Nan.
- Kaeveuh!
- Non-euh!
- Allez, pour me faire plaisir!
- Tu rêves.
- Bon, tu l'auras voulu. Ordre direct, aide-moi à préparer cette potion.
- Oh pitié...
- En plus tu es un super grand mage du chaos avec des super pouvoirs, ça va te prendre une minute de m'aider à préparer ce philtre... "

Elle commence à trop bien me connaître... La flatterie fonctionne bien sur moi, allez savoir pourquoi... (2)

" ...
- Oui?
- T'as gagné.
- Yahaaa! J'adore! ...redis-le pour voir?
- Cours toujours.
- Bon, profitons de cette victoire inespérée... Au fait, on a un labo d'alchimie nous?
- Non.
- On en crée un, ou on va à la cuisine?
- Comme tu veux.
- Dis-moi!
- C'est toi la grande sorcière future maîtresse des potions de la mort des ténèbres du chaos... Moi je ne suis que ton assistant.
- Rhaa j'adore... Euh... Tu serais pas en train de te moquer de moi, là?
- Si peu.
- T'es infernal.
- Presque. Du plan du feu.
- Hein?
- Ben le Plan du Feu est juste à côté du Plan Infernal... C'est nous qu'on leur fournit leurs flammes, braises et autres effets de style, pour que l'Enfer ait l'air d'une rôtisserie... Donc je suis pas infernal, mais pas loin.
- Tu es obligé de tout prendre au pied de la lettre?
- Devine.
- Bon, je vais créer un labo d'alchimie.
- Je suis curieux de voir ça... "

Enki lève les bras et crée entre les latrines et la cuisine une vaste pièce ronde, que je l'empêche de décorer avec des rideaux, tapisseries, froufrous, dentelles et autres produits inflammables assez peu conseillés dans une pièce réservée à la chimie et à l'alchimie, la force à installer des tables recouvertes de porcelaine et non de bois, lui demande (calmement) de ne pas invoquer de la porcelaine peinte à la main pleine de pêcheurs et de coquillages, et enfin l'assure qu'il n'y a pas vraiment besoin de poufs rembourrés violets et oranges pour parfaire la décoration.

"Bon, maintenant les ingrédients...
- Les composants.
- Pardon?
- Les ingrédients c'est de la cuisine, là c'est des composants.
- Je dis comme je veux.
- T'étonnes pas d'avoir l'air conne la prochaine fois que tu parles alchimie avec un sorcier alors...
- Tsss...
- D'ailleurs je suis un sorcier, et je confirme: tu as l'air conne.
- Tu es désobligeant.
- Y'a de ça, oui...
- Alors... Poudre de rose, guimauve, larmes de crocodile, bave d'escargot, coeur de pierre, et le tout mélangé par un coup de foudre.
- Ca va, pas très compliqué comme truc...
- Non hein?
- Fais apparaître les composants.
*clac*
- ...Enki...
- Quoi?
- Il fallait vraiment que les pots soient roses avec des paillettes?
- C'est plus joli.
- Mais c'est pas sérieux.
- M'en fous, c'est ma potion.
- Bon, la préparation c'est comment?
- On balance dans l'eau, on fait cuire et on touille.
- Ah oui c'est bien une potion de niveau trois.
- J'en fais combien de litres?
- Remplis déjà les deux béchers, là...
- Les quoi?
- Les espèces de verres avec des becs verseurs.
- D'ac. Tu m'aides pour le coup de foudre?
- Ouais. Tu risquerais de te faire mal. En attendant, touille, je vais chercher des verres pour l'hydromel.
- Tu m'allumes?
*FRSH*
- Aïeuh!! Pourquoi tu as crâmé ma robe? J'ai le feu au derrière maintenant!
- C'est pas nouveau (3).
- Allume le feu sous le chaudron!
- Oui chef. "

J'embrase le bois sec sous le récipient noirâtre et file dans la cuisine en espérant échapper aux premières explosions. Après un quart d'heure (4), je reviens avec deux verres et trouve Enki noire de suie, en train de touiller avec application une immonde mixture ambrée dégageant des volutes épaisses de vapeur rose.

"Ca marche?
- Manque que le coup de foudre...
*BZZZT*
*WOUSH*
- Ca a marché!! Je suis la meilleure!!
- Dis pas merci surtout...
- Et presque du premier coup en plus!
- Combien d'essais?
- ...
- Combien?
- Dix-huit.
- Je me disais bien.
- Je fais quoi maintenant?
- Maintenant tu prends le chaudron...
- AÏEUH!
- ...après avoir préalablement enveloppé tes mains dans un chiffon qui t'insensibilisera à la chaleur de la fonte brûlante.
- T'aurais pu le dire avant.
- Ca aurait été moins drôle. Et puis tu es tellement pressée que tu m'as pas laissé le temps de finir.
- Ayé, c'est versé.
- Laisse refroidir maintenant.
- Victoire!! Ca se fête! File-moi l'hydromel! "

Enki étrenne son nouveau tire-bouchon et verse deux verres du liquide jaune dans mes verres. Puis elle entame une danse de la victoire effrénée en poussant des petits cris de triomphe, accompagnée de Poutchou qui doit commencer à l'apprécier. Je crois que c'est un mauvais exemple pour elle, il va falloir que je veille au grain.

Enki saisit deux verres, m'en tend un et vide le sien à sa santé. Un peu réticent à fêter un succès de ma maîtresse, je renacle puis engloutis d'un trait le verre de...

...oh non.

"Eh Kaev ils sont marrant tes verres, pourquoi ils ont des becs?
- Enki?
- Quoi?
- Je vais te tuer.
- Pourquoi? "

Je vais la tuer.


______________
(1) Technique très fourbe employée par Enki HRP, couplée à une utilisation excessive de grands yeux tristes et d'une expression à la "je vais être super triste si tu cèdes pas". HRP ça marche. RP non.
(2) Le premier qui tente une pointe d'ironie sur mon ego démesuré se prend une tornade de flammes dans la gueule.
(3) Tout ça pour ce jeu de mot douteux, je sais...
(4) Je m'améliore, z'avez vu?

« Ah… Je crois que je comprends. Ce n’était pas les verres en vrai…
- Je vais te tuer.
- Tu as tout bu toi aussi hein ?
- Je vais te tuer.
- Je prends ça pour un oui.
- Je vais te tuer.
- Tu l’as déjà dis.
- Je vais le faire.
- Ca m’arrangerait. »

Je crois que je suis en train de vivre une situation traumatisante.
Debout en face de Kaev en train d’attendre que la plus horrible chose qui soit se produise.

Le silence s’installe… pose les pieds sur un pouf orange au coin de la pièce et attend patiemment la suite des événement.
Seul le bruit de Poutchou qui lèche un truc par terre se fait entendre.
Même le temps retiens sont souffle…
Enfin un moment parque qu’il à pas que ça a faire non plus.

« Rourourourrrrr ?
- ça fait effet en combien de temps ?
- c’n’est pas précisé.
- Ah.
- Hum, heu…je suis naze en magie alors ça va peut être pas marcher.
- rourrrrr !
- Tu as gagné un point de chance. Ca va marcher.
- Je sais. C'était pour me rassurer. En plus les dieux ne veulent sûrement pas passer à côté d’un truc pareil. Ce n’était pas le jour pour passer un niveau.
- Rappel moi d’être loin la prochaine fois.
- Avec plaisir. »

Je sens comme des picotements dans les doigts. C’est sûrement le stress.
Apres tout ce genre de potion n’est certainement pas prévu pour les salamandres donc nous n’avons aucune raison de nous inquiéter.
« J’ai une drôle de sensation dans le ventre.
- Tu as trop mangé à midi.
- Rourrrrrr !
- je crois pas que ce soit ça… ça fait comme …des papillons.
- Va falloir trouver une solution là.
- C’est toi le génie.
- ok heu…ben alors…assomme moi !
- J’ai déjà essayer… je peux pas.
- Pourquoi ?
- J’ai pas envie de te faire de mal.
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAah ! (1)
- Arrête de crier ça n’arrange rien !
- Ca défoule.
- Rouaaaaaaaaaaaaar !
- Qu’est qu’elle fait ?
- Je crois... qu'elle vient de ce jeter sur un cafard pour le lécher .
- Elle a du finir un bêcher. Ma fifille vient de tomber amoureuse d’un cafard.
- Perso je préférais Hector. »

Je regarde Poutchou embrasser langoureusement le nouvel élu de son cœur.
Je pensais que ma vie était pourrie mais comme dis ma mère : ça peut toujours être pire.
Là, je crois que ça peut difficilement être pire.

« Je t’aime.
Je retire ce que j’ai dit. Ca peut Toujours être pire.
- moi aussi. »




(1) des heures d’entraînement pour en arriver à un cri de terreur de cette qualité vous savez.

Ne me dites pas que je viens de dire ça.

Ne me dites pas qu'elle vient de me répondre ça.

"AAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaahhhh!!!
- Je l'ai déjà dit ça.
- Oui mais ça fait du bien.
- Pas faux.
- Je crois que la cave d'hydromel va pas s'en remettre.
- Tu crois?
- Me dis pas "tu crois" avec ce petit air mignon et la tête penchée... Ca me donne envie de te prendre dans mes bras.
- Génial! C'est le but! ...c'est moi qui ait dit ça?
- J'en rêve aussi... Mais je risquerais de t'écraser.
- Serre-moi dans tes bras... Nan j'ai rien dit! ...si, fais-le!
- Poutchou, lâche ça, c'est dégoûtant!
- Raouar!!
- Non je ne veux pas savoir ce que donne la descendance d'une plante carnivore et d'un cafard.
- Raaa!
- Ne discute pas.
- On ne va pas contre l'amour... D'ailleurs à propos de descendance...
- Avec plais... mais qu'est-ce que tu racontes??
- Ben quoi, je... oh mon dieu je viens vraiment de penser ça?
- J'ai envie de vomir.
- Moi aussi.
- J'ai envie de t'embrasser.
- Moi aussi. Même si je sais pas trop ce que ça donne d'embrasser une gueule de salamandre pleine de dents... "

Ralenti, flou artistique... Enki vole vers moi, je vois des ptits zoiseaux et de la lumière arc-en-ciel... Ses lèvres s'approchent de moi...

...

...

Je viens d'embrasser Enki. Et je trouve ça agréable.

"C'était bien non?
- Noui.
- On recommence?
- Nnnnnn...oui. "

Si je trouve le con qui a inventé le philtre d'amour je lui fais bouffer les chaussettes d'Enki. Toutes. (1)

J'ai l'impression d'avoir des trucs chauds à l'intérieur. Pas chaud dans le style boule de feu majeure d'ignition d'agonie des ténèbres à 4850°C... Chaud dans le style doux et tiède, coincé entre la cage thoracique et la colonne vertébrale. Un truc que je connaissais pas. Un truc qui fait du bruit et qui s'accélère. Ca va exploser, j'ai une bombe dans la poitrine!! Au secours, un gobelin démineur, un exorciste, un...

"J'entends ton coeur qui bat.
- ...Ah c'est ça...
- Serre-moi fort.
- Avec joie.
*CRAK*
- Aouch...
- Je t'ai fait mal?
- Une clavicule en moins, mais c'est pas grave, continue...
- Tu sais je crois que quand les effets seront dissipés, je te tuerai et je me pendrai juste après...
- Je tenterai de faire la même chose.
- On est d'accord.
- En attendant embrasse-moi.
- Ca aussi je vais le regretter mais... mmmh... "

Vous trouvez qu'on a touché le fond? Et bien non, les Dieux sont capables de faire bien pire!

"Puissant Kaev, nous venons vous demander de... Urgh?
- Divine Enki, nous désirions vous... Êêêê! "

Là, par contre, on vient de heurter le fond avec une certaine violence...

(1) Soit trois-mille huit cent quatre-vingt six paires.

Ca c’est sur ça va foutre un coup à notre réputation.(1) Et à notre prestige. Et à notre taux de croyants aussi.

« Je le savais ! Elle use de son pouvoir sur vous pour vous obliger…à la contenter !
- C’est lui qui avait les pattes sur elle !
- Elle l’a obligé !
- Il n’avait pas l’air contre !
- c'est vrai...
- Tu as vu la tête qu’elle a ?
- Hé !
- Silence. Sinon je vous grille sur place. Il y a une explication à ce que vous venez de voir…
…
- Pourquoi tu me regardes ?
- c’est à toi de parler.
- Ah … Haha...une explication oui….Exact… eh bien en fait… Kaev avais un truc coincé dans la dent et j’étais en train de lui enlever. Voilà.
- Alors ça c’est de l’excuse bidon.
- Si tu en avais une mieux fallais pas hésiter.
- Mais j’ai bien vu ! Vous étiez en train de vous emb…
- La ferme. Elle dit vrai. Et si tu remet ma parole en doute tu sera châtié comme il se doit.
-… oui puissant Kaev!
- Et ça vaut pour toi aussi.
- …oui…puissant Kaev.
- C’est sur ça vaut toute les excuses du monde. »

On a évité le cataclysme de justesse.
Ah ! Qu’est ce qu’il est sexy quand il menace…
Holà Enki ! Reprend toi ma fille...on parle de Kaev là…le méchant ! Celui qui te fracasse le nez dans les coins de porte!
Oui mais avec tellement de classe.
Ok, ok du sang froid, on reprend ses esprits on respire.
On respire et on évites de penser à quand on sera seuls dans cette pièce…tout les deux…seuls…après…Ils vont foutre le camps oui ?

« Divine Enki vous allez bien ?
- Certes ! On ne peut mieux.
- Vous vouliez quoi ?
- Je voulais vous faire savoir que heu… la nouvelle salle de bain...est …bientôt finie…que fait Poutchou avec ce cafard ?
- Elle joue.
- A mon avis elle cherche à lui retirer un truc de la dent elle aussi. Hahaha.
- Tu ne tiens pas beaucoup à tes genoux toi…
- Merci de m’avoir déranger pour une chose aussi futile, tu es bien aimable.
- Et toi tu voulais quoi ?
- Nous venions vous demander de bénir les guerriers qui partent pour votre plus grande gloire, votre Grandeur.
- Qu’ils soient bénis.
- Ils vous attendent dans le hall. Mais vous avez sans doute mieux à faire.
- Hurfr.
- Crame les.
- Quoi ?
- Crame les ! Ils se foutent de nous depuis tout à l’heure.
- Il y a de quoi remarque.
- merci ! À peine trois minutes que tu m’aimes et tu commences t’es commentaires désobligeants !
- Que vous l’aimez ?
- Hahaha ! Le puissant Kaev amoureux d’un mage de niveau 2 !
- Niveau 3.
- Haha ha ! »

Alors là... je suis furax. Les mecs tous les mêmes.





(1) oui je sais elle est déjà bien entamée.

C'est bizarre l'amour. Il y a dix minutes j'aurais été celui qui rigolait le plus fort. Et là, j'ai envie de crâmer ces deux types parce qu'ils se moquent d'Enki. Et j'ai aussi envie de déchirer la robe d'Enki et de...

Reprends-toi, Kaev. Ne pense pas à ce qu'il y a sous ce bout de tissu mesquinement opaque, concentre-toi. Tu es un dieu, tu dois garder ton calme et ta classe devant tes fidèles.

"Ca suffit, hérétique, tu blasphèmes!
- Moi, puissant Kaev? Il y a une heure à peine, se moquer d'Enki était l'un des préceptes de votre foi!
- Pas faux, remarque...
- Ah merci, sympa...
- T'es adorable quand tu boudes.
- C'est vrai?
- Je t'aime.
- Je t'aime.
- Divine Enki, auriez-vous l'obligeance d'épargner à nos yeux le supplice d'un nouveau baiser au puissant Kaev?
- Mais quand est-ce que tu les crâmes?
- Dites, maintenant que vous avez accompli votre commission, vous ne voudriez pas vous deshabill...

Respire Kaev, respire...

- ...vous barrer d'ici, parce qu'il y a une robe urgente qui...
- Une robe puissant Kaev?
- ...une affaire urgente, j'ai dit.
- Ah non, une robe.
- J'ai dit une affaire.
- Une robe.
- Dis donc pequenaud, c'est pas parce que je suis amoureux que tu peux me contrarier!
- Vous êtes amoureux??
- Non, bien sûr...
- Merci...
- Rhaaa... mais si!
- Si??
- Vous voudriez pas dégager qu'on règle cette affaire entre dieux?
- Entre dieux, ça va se passer au septième ciel, non?
- Je suis sûr que pour la remercier il va vérifier si elle n'a rien de coincé entre les...
- Les quoi?
- Rien puissant Kaev, je toussotais.
- Vous savez quoi? Je m'étonne moi-même de l'infinie patience qui est la mienne quand je suis am... dans cet état d'esprit.
- Quel état d'esprit, puissant Kaev?
- Cet état d'esprit. Et arrête de poser des questions, tu te prends pour un érudit ou quoi?
- Pardon puissant Kaev.
- Je disais... je suis vachement plus patient maintenant que... maintenant. Mais par sûreté, je vais quand même vous calciner la gueule.
*FRRROUSH*
- AAAAAAAAAAHH!!
- Bref. Nous disions?
- Rouuuar!
- Tu veux de l'intimité?? J'hallucine! Moi aussi j'en veux, tu n'as qu'à aller dans ta chambre avec ton cafard!
- Rahouar!
- Edouard, si tu veux.
- Rha.
- C'est ça, et sois sage! "

Pendant que Poutchou quitte la pièce en galante compagnie, je tente de rassembler mes pensées et de les focaliser sur autre chose que...

"Tu fais quoi avec ta robe?
- Devine...
- Enki je crois pas que...
- T'es tout mignon quand tu balbuties... Je t'effraie?
- Je crois... que je vais aller faire un tour... Avant que le tissu ne descende trop bas... Je crois que c'est mieux...
- Trop tard...
- Glups. "

Bon, j'ai déjà vu Enki en sous-vêtements. Souvent même. Et rarement exprès. Mais c'est la première fois que je la trouve sexy...

"Tu sais je crois que la pendaison serait trop douce pour exorciser cette vision, une fois les effets dissipés...
- Je crois aussi...
- J'hésite entre m'empaler sur des stalagmites ou me faire rouler dessus par un char tiré par six dragons...
- Kaev... je crois... que les effets se dissipent...
- C'est pas faux... je crois que je commence à trouver ta culotte en mailles de moins en moins sexy...
- Je sens que la descente va être très douloureuse... J'ai de moins en moins envie de te toucher...
- Moi par contre je commence à avoir de plus en plus envie de te toucher, si possible du poing et d'une manière quelque peu violente...
- Je crois que je vais m'éloigner...
- Tu as ta robe sur les pieds, tu vas...
*BLAF*
- Qu'est-ce que je disais... "

Ca c’est ce qui s’appelle tomber de haut. (1)

Je crois que je vais aller direct me laver les dents.
Non, en fait pas que les dents.
Tout.
Un bain, voila ce qu’il me faut. (2)
Et vite en plus. Si possible avant que Kaev fasse un pas de plus avec sa boule de feu.

« Kaev !
- Oui ?
- J’ai pas fais exprès tu sais ?
- Je sais, c’est pour ça que tu n’es pas encore calcinée.
- Et c’était aussi gênant pour toi que pour moi !
-Certes.
- j’ai l’impression que ça ne change pas grand-chose à la situation…
- Non, on fait comme on a dit. Je vais te tuer.
- Tu était plus sympa y’a trois minutes…tu veux pas en reprendre ? »

*clac*

« ENKIIIIIIIIIII !
- houlà c’était moins une.
- rourr ?
- Oh t’es là toi ?
- Raaaaaar ?
- Edouard le cafard.
- Raaaaaa ?
- Oui, TON cafard.
- Reurrrrk.
- je sais ce que c’est… Vais prendre un bain tu viens ?
- Raaaaaahaaa !
- Et après je vais me miner la tête à la cave. Tu viens aussi ?
-Raaaaaahaaa !
- Cool. »

Voilà je vais peut être mourir de honte d’une seconde à l’autre en prenant conscience de ce qui s’est passé mais au moins je suis consolée : Je ne suis pas seule.
Un cafard c’est pire que Kaev… heu… ouais si c’est pire.

J’entre donc dans la salle de bain suivis de prés par Poutchou les feuilles tombantes et l’air désespéré. Je crois que c’est là qu’il faut dire quelque chose.

« Tu sais tu valais beaucoup plus que ça… il était pas pour toi…trop petit. En plus il ne sentait pas vraiment bon.
- Rour.
- En plus Kaev n’aurais pas approuvé. Tu sais comme il est exigent… (3)
- Raaaaaa !
- Et exclusif oui aussi.
-Rararaaaaaaaa !
-Quoi ?
- Raaaaaaaahaaaaaaaa !
- Un truc coincé dans la dent ? Tu déconnes?
-Rahhaaaaaaaaa !
Tout va bien je ne vais que trifouiller dans la bouche d’une plante carnivore élevée par une salamandre névrosée.
- Si tu refermes la bouche je te noie tu es prévenue.
-raaaaaaaaaa !
- Ca y est je l’ai !
- Ra ?
- Un bout d’antenne…tu y es allée un peu fort avec le pauvre Edouard. »


C'est donc ainsi que ce poursuit cette terrible journée, en curant les dents de Poutchou de feu le regretter Edouard.
Je sens que le bain va aller vite...j'ai besoin de boire.


(1) 1 mètre 65 mais quand même...
(2) avec plein de mousse, des bougies, de la musique…le genre de truc qui détends normalement. Normalement.
(3) Hrp…non rien. Je tiens à mes dents.

Là, j'ai l'impression d'être comme un Elfe devant un miroir, en train de se demander qui est le guignol qui singe ses mouvements.

Je suis complètement perdu.

Si au moins Enki m'avait laissé lui taper dessus, histoire de reprendre les automatismes...

Mais que ses (rares (1)) fans se rassurent, je ne l'aurais pas tué. Enfin, pas au point de ne pas pouvoir la ressusciter par la suite, à coup de nécromancie bien noirâtre.

Histoire de pouvoir recommencer le massacre plusieurs fois.

Mais non, elle a poussé l'indélicatesse jusqu'à fuir ma compagnie alors même que je m'apprêtais à lui arracher les globes oculaires et à les lui fourrer dans la bouche... Si ce n'est pas un manque flagrant d'éducation élémentaire, je vous le demande...

Et voilà le résultat. Je suis perdu. Perduuuu... J'attends... Ma famille... Ohana signifie... Hum, pardon, je me laisse emporter. (2)

Alors quoi? Je vais me venger sur la cave, comme tout le monde s'y attend? Ou alors, connaissant l'esprit d'Enki, à défaut -merci quand même aux dieux- de son intimité, aller défoncer la porte de la salle de bain et la noyer une ou deux fois dans sa baignoire à bulles roses au milieu des bougies?

Ou encore, exiger un petit sacrifice divin pour apaiser mes nerfs... Remarque, avec le nombre de fidèles que je crâme chaque jours pour le sport, je vais finir par me faire vénérer par des bigotes ayant de formidables ressemblances avec des amphibiens aquatiques anoures nageant dans des bénitiers, et une poignée d'illuminés qui se baladent en jupe pour faire classe, comme un collègue de ma connaissance dont le déclin commence à s'amorcer, ce qui n'est pas trop tôt (3).

Etrangement, je n'ai envie de rien de tout ça. Je suis trop traumatisé pour envisager le moindre effort physique ou mental. A vrai dire, j'ai bien envie de me rouler en boule dans un coin et de sangloter pitoyablement. D'ailleurs, mis à part une fierté aussi tenace qu'une tique sur un chien sans pattes, je ne vois pas trop ce qui m'en empêche.

"Bwahoua? "

Ah ben si. Jack.

Ce truc immonde, parfaitement informe et flasque, cet espèce d'outre de la taille et pratiquement de la forme d'un oreiller, entièrement constitué d'ombres et de cauchemars agglomérés, me regarde avec de grands yeux jaunes et luisants, seuls éléments distincts de son anatomie polochonnesque.

"Non ça va pas.
- Ahoua?
- Parce que je viens de laisser ta maîtresse fourrer sa langue baveuse dans ma bouche.
- Gouabwa!
- Je sais, super élégant.
- Bwahaha!
- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.
- Bwahahou, bwaha hwa?
- Je ne doute pas que son hygiène dentaire est irréprochable, n'empêche que le simple fait de penser à ça me retourne l'estomac. Et dire que j'ai failli... Eûrk...
- Bawha?
- Ouais.
- Bwahahahaha!!
- Rigole pas trop, je ne suis pas sûr qu'un croque mitaine soit rigoureusement immunisé au feu magique +8 contre les créatures intangibles, domaine dans lequel j'excelle...
- Bouarr?
- T'as soif toi?
- Bwa!
- Ouais, c'est sûr qu'un coup d'hydromel pourrait désinfecter mon gosier... Mais je crois que c'est un flacon d'acide sulfurique dont j'aurais besoin pour me débarasser de cette sensation...
- Bawha!
- Oui, m'arracher la langue... Pas bête... Mais déjà que je suis en train de tailler une bavette à un monstre qui crèche sous un plumard et qui fait peur aux enfants (4) après avoir embrassé avec tendresse la personne que j'execre le plus dans toute l'immensité cosmique de l'univers... Si je ne peux même plus me rassurer en me parlant à moi-même...
- Bwaar!
- Ouais, allons boire un coup.
- Bwa!
- Tu sais quoi? Je suis sûr qu'Enki nous rejoindra... On va se bourrer la gueule entre mecs, et il n'y aura plus de bibine pour quand elle arrivera... Ca va me faire du bien, de sortir avec un vrai mec...
- Bawa!
- ...asexué? Bah, c'est déjà ça. "

___________________
(1) Pardon ma chérie, je plaisantais, je suis sûr que tu en as plein des fans... Et vous, tas de larves visqueuses, au lieu de lire des messages personnels habilement camouflés par l'art millénaire du bidouillage des tailles de police et qui ne vous sont pas adressés, vous feriez mieux de lui envoyer des messages de soutien, car il est désormais établi que je suis super cruel avec elle...
(2) Pour les lamentables résidus de courges dépourvus de la moindre parcelle de culture cinématographique, je mentionnais bien sûr le chef d'oeuvre du septième art pourtant célèbre chez les gens dotés d'un minimum de goût : Lilo et Stitch... ouais bon ça va.
(3) Pardon aux chrétiens pour ce trait de cynisme particulièrement acide, mais bon, comme dit le grand philosophe Wou'dhia Laine: "Si Dieu existe, j'espère qu'il a une excuse".
(4) Et Enki. HRP aussi.

Après trente minutes de bain moussant à la fraise des bois, de savonnage dans les règles et de bains de bouches intensifs (1), je m’extirpe de la baignoire sans glisser (2) afin de tenter un essuyage digne de ce nom dans une atmosphère contenant 99% d’humidité et une serviette éponge qui n’a d’éponge que le nom. (3)

Ma vie est formidable.

Récapitulons. (4)
J’ai une super alliance de la mort qui tue (5) qui regroupe autant de givrés de la feuille que le monde peut en contenir. (6)
Un royaume attaqué par des mécréants. (9)
Une faible chance de retrouver mon plan d’origine.
Un mal de troll à enfiler mes chaussettes à cause de mes pieds humide.
La certitude que demain sera pire.
Pour couronner le tout je viens de faire la pire expérience de ma vie. Et je m’en souviens encore. Manque d’alcool oblige.

Ah, j’oubliais. Je vais sans doute finir la nuit au fond d’une cave avec une plante carnivore qui sent la fraise des bois.
Mais tout vas bien…

« Uuun jour…
- Rrrrrrrrr !
- Mon prince viend…
- Rraaaaaaaaa !
- Un jour...
- Rrrrrrrrrrrr !
- il me di…
- Raaaaaaaaaaaaa ! »

J’aime chanter avec Poutchou, c’est sans doute la seule créature du multivers qui a une voix plus effroyable que moi.
Et ça c’est super rassurant.
En plus ça me permet de beugler en toute sérénité et de dire après « c’est pas moi c’est Poutchou. »
Et ça c’est super marrant.

« rrraour ?
- ouais allons y…
- raaaa.
- ouais à moi aussi…plein. »

C’est donc d’un pas traînant mais décidé que nous descendons vers l’appel de l’oubli et les tréfonds de la cave…




(1) Surtout pour Poutchou…Edouard était vraiment un cafard attachant…
(2) ben oui c’est comme ça.
(3) Genre séchée au sèche linge en ayant préalablement été lavées avec trois litres d’adoucissant…c’est certes tout doux mais ça n’essuie rien. Voila j’avais juste envie de le dire.
(4) ouais je sais ça vous gonfle mais ça me calme et comme c’est moi le chef… enfin presque.
(5) copyright Kaev.
(6) Y’en a des plus attaqués que d’autres, je l’avoue, du genre à chanter Tryo par ondes msniennes . Mais je ne citerais pas de nom. (Carthagius). (7)
(7) ceci est une vengeance personnelle à propos d’une grève.
(9) coucou les gens ! Pas taper hein…

"Et moi je te dis qu'elle l'a gardé.
- Bwah?
- Ah ça m'énerve si tu savais...
- Baoua?
- Non je peux pas recréer de tire-bouchon...
- Ouh?
- Parce que c'est comme ça. Sinon je fais comme Enki, et ça ne me plaît pas.
- Bwahaha!
- Je suis un sorcier de niveau 20 moi, boule de poils! Je suis les ondes chaotiques avec méthode et rigueur, je ne contre pas des malédictions ancestrales avec des raisonnements bidons!
- Bawoua!
- Non, je n'ai pas envie de gagner un niveau. Je suis de niveau bloqué, j'ai passé mes niveaux à la loyale moi, en me mettant sur la gueule avec des rats géants, des ogres mutants, des zombis et des liches (1), et en résolvant des énigmes pourries inventées par des vieux fous en haut d'un phare (2)!
- Bouwa!
- Jaloux?! Moi?! J'ai passé mon niveau trois en défaisant la Reine des Ténèbres dans le plan des Ombres! Ca a nettement plus de gueule qu'une invocation de tire-bouchon!
- Bahoua?
- La fraise des bois?
- Bwa!
- Ah oui, grave même... Oh la vache j'ai envie de vomir... Ca doit vouloir dire qu'Enki n'est pas loin.
- Bou!
- Ouais, je sais, on n'a même pas commencé à boire... Saloperie de tire-bouchon. Allez on se casse.
- Baoua!
- Ah merci, sympa les copains! Ben reste ici, vas-y, lâche-moi!
- Ouh!
- ...tous les mêmes... "

*clac*

Je m'accoude tel le sage moyen à la plus haute fenêtre de la Delirium Team, observant pensivement le soleil couchant embrasant les plaines de Thessalie, le regard perdu, l'expression vague et les cheveux que je n'ai d'ailleurs pas voletant légèrement dans le vent.

Ca donnerait presque envie de philosopher, un soleil couchant. Comme quoi tout est vain, que y'a rien de plus beau que la nature, qu'on ferait mieux de passer notre temps à essayer de devenir potes avec les autres que se mettre sur la gueule avec eux, tout ça...

Je secoue la tête. Ce n'est qu'une boule de gaz en fusion qui a permis que d'un tas de molécules pourries émerge un assemblage d'acides aminés qui, suite à une évolution idiote et gluante à souhait passant par le moustique, le pigeon et le caniche, a fini par donner une floppée d'humanoïdes sales et bêtes, dont le principal but dans la vie est de répandre leur engeance sous toutes les latitudes. Et si possible en foutant des marrons à ceux qui habitent déjà les latitudes précitées, même s'ils appartiennent à la même espèce.

Vivement l'apocalypse, tiens. Et si cette fin du monde pouvait me faire oublier l'épisode baveux et fichtrement honteux de mon existence mettant en scène la lange d'Enki et mon intérieur buccal, je serais presque tenté de l'accélérer un coup...

Et j'ai même pas d'hydromel. La loose.

Je m'ennuie.

"Vas-y, c'est lui!
- Uh? "

Je me retourne, mécontent de voir un indélicat m'empêcher de m'ennuyer tranquillement, et...

*FLASH*

...et je vois des lucioles. Ca fait mal aux yeux.

"Qui a fait ça? " rugis-je (3)

Une main serre la mienne vigoureusement pendant que les lucioles se dissipent. Je vois vaguement une forme féminine reliée à la main qui serre la mienne, et un Gnome qui recharge un étrange appareil, et d'où provient apparemment l'intense lumière.

"Ludmilla, reporter de choc de la Gazette de Thessalie! " se présente la femme, qui après plusieurs clignages d'yeux s'avère être mince, rousse, pulpeuse et Elfe.

Le dernier point me pose problème. Je retire ma main de la sienne.

"Eh bien, bonjour Kaev, je suis ravie que vous ayiez accepté de nous rencontrer!
- Je ne...
- Nous sommes donc à l'intérieur du château de la Delirium Team, meublé avec un goût exquis par... des gens qui n'avaient pas beaucoup de goût, ahaha...
- Les lampadaires c'est Enki qui...
- Mais bien sur, je comprends votre impatience, et donc sans plus attendre, parlons de l'affaire qui défraye les chroniques ces temps-ci!
- Que...
- Alors, Kaev, comment vous et votre chère fiancée avez fait pour cacher au monde votre idylle pendant aussi longtemps? Ahaha, petit cachotier, nous avions failli nous faire tous avoir, avec votre idée de faire comme si vous vous haïssiez en public! Mais allez-y, racontez-nous, nos lecteurs sont avides de tout savoir sur votre magnifique romance!
- Vous parlez de qui? Et réfléchissez bien avant de répondre...
- Eh bien voyons, de la jeune demoiselle que vous embrassez à pleine bouche sur ce stupéfiant cliché qu'Errol va vous montrer! "

Le Gnome me sourit timidement et me tend un parchemin, qui montre en gros plan mon museau et la bouche d'Enki qui en apparence semblent posséder une fonction plus proche de la ventouse que la fonction traditionnelle de mastication, communication vocale et respiration.

"Vous pouvez détruire cette preuve, bien sûr, me sourit Ludmilla, mais nous avons déjà envoyé l'originale à notre rédaction! Dans quelques heures, tout le monde sera au courant de votre passion secrète! Alala, et dire que nous étions venus dans le but de faire un reportage sur vos plantes carnivores... Que diriez-vous de glups.. "

Ma main fermement serré autour du cou de l'Elfe, je chope le Gnome couinant par le paletot et me dirige vers la salle de torture. J'ai trouvé un excellent moyen de me défouler, un peu avant de considérer que ma vie est un enchaînement de catastrophes dues à des sadiques sans nom et d'aller me pendre avec ma propre queue.


____________
(1) Oui c'est une référence.
(2) Là aussi.
(3) Je sais, à l'oral ça fait super moche, mais ai-je besoin de le préciser, c'est moi qui raconte.

C’est d’un pas ferme et décidé
Que je descends les escaliers
Pour oublier ce damné bécher
Qui m’a conduit à embrasser
Cette salamandre névrosée. (1)

J’entre dans la précieuse cave
Avec Poutchou dans mon sillage,
Et je découvre sur le carrelage
Mon croque mitaine en nage. (2)

«Allons tous nous désaltérer !
- Bwééé !
- Kaev n’est il pas arrivé ?
- Bwééé !
- Il est encore parti fâcher ?
- Bwéhéhé !
- Ca fera plus d’alcool pour moué ! » (3)

Avec mes deux compagnons
Tous ensemble nous choisissons
Une bouteille parmi les rayons…
C’est alors que nous entendons
Au loin des cris à profusion. (4)

Je me dirige d’un pas alerte
Suivie du croque et d’la plante verte,
Afin de voir d’où vient l’raffut
Et retourner boire notre fût.

Mais hélas quand je parviens
Dans la salle de torture
Je vois Kaev qui maintient
Une elfe au pied du mur.

« Que faites vous donc je vous prie ? De la cave nous ouïssons des cris !
- Eh bien comme vous le voyez, je m’adonne à quelques joyeusetés. Figurez vous que ces deux êtres, sans nous l’avoir demandé, on publié un cliché….de notre baiser.
- Me voila fort courroucée par ce que vous m’apprenez !
- Je le suis moi aussi je puis vous l’affirmer.
- Avez-vous essayé avec eux de négocier ?
- Non point ! Il est bien plus divertissant de barboter dans leur sang.
- Ma dame je vous en prie ! Sortez nous d’ici !
- Hélas il ne me sied guère d’accéder à votre requête… je ne voudrai pas voir ce cliché publié dans la gazette !
- Point du tout Ma dame ! Vous avez ma parole que si vous nous relâchez jamais cette affaire cette sera ébruitée !
- Eh bien dans ce cas….
- Que nenni ! Ingénue que vous êtes ! Laissez les filer, demain dans la gazette vous aurez votre tête.
- Que proposez vous dont ?
- Que nous les rôtissions.
- Ne pouvez vous dont pas …
- N’en avez-vous pas assez de palabrer ainsi ? Calcinons-les que ce soit fini !
- Je ne sais point. Je me tâte.
- Tâtez vous mais pas devant moi ! (5)
- Oh! Epargnez moi donc vos plaisanteries grivoises. Il me viens une idée…Laissons les ici cette nuit et revenons demain, aux premières heures du matin. Nous aurons les idées plus claires après deux trois verres.
- Soit, j’ai grand besoin de quelques boissons si vous daignez me rendre le tire-bouchon.
- Qu’il en soit ainsi, allons noyer notre peine dans les fûts de chêne.
- Difficile a été cette journée, je veux dire, encore plus qu’à l’accoutumé.
- Pas faux.
- Mais que faites vous ?
- Je continu en vert.
- Vos plaisanteries sont toujours aussi pitoyables, les vers doivent …
- J’ai toujours préféré les bouteilles de toute façon. »





(1) Eh oui, fallais que ça arrive. Un poste en vers. A la demande de Kaev. Pour toute réclamation s’adresser a lui.
(2) ce qui, vous l’aurez comprit, est complètement faux mais j’avais pas d’autre rimes sous la main.
(3) …pardon.
(4) C’est bien dit vous trouvez pas ?
(5) désolée je dérape.

C’est donc en cédant aux caprices de ma maîtresse
Que de balancer mes jouets je suis contraint
Je me mets donc en quête d’une salvatrice ivresse
Enfermant le Gnome et l’Elfe comme il le convient (1)

« Pourquoi messire désirez-vous si ardemment
Calciner ainsi la gueule de ces pauvres gens ?
Ne pouvez-vous pas avec bien plus d’élégance
Trouver le moyen de les réduire au silence ?

- Sachez chère amie que j’ai cru vivre le pire
En explorant plus tôt votre bouche de ma langue
Mais je trouve qu’il est plus dur encore de subir
La réputation d’être votre compagnon, à cette seule pensée je tangue.

Ceci est, il me semble, loin d’un alexandrin
Mais il faut l’admettre, cela ne me surprend guère
Car la poésie nécessite un savoir faire
Que vous peinez à manier, en parfait crétin…

Permettez-moi de vous dire, affreuse manante
Que l’art de Calliope depuis longtemps m’est connu
Et que vos vers bancaux de parfaite ignorante,
Je compte bien les railler, vous laissant sur le cul.

Baste ! Laissons cela ! Et expliquez-moi plutôt
Comment je puis tenter de vous persuader
Malgré votre cœur des dimensions d’un pruneau
Ce doux Gnome et cette gentille Elfe de relâcher...

Si ces sinistres sires n’avaient pas eu l’audace
D’immortaliser de par leur magie obscure
Nos étreintes et vos attitudes de chaudasse
Bien loin ils seraient de cette salle de torture… »

Sur ces entrefaites je fais retomber le voile
Sur quatre silhouettes qui s’en vont se murger
Dont je fais partie, ce qui n’est pas l’idéal
Déjà j’cause en vers, l’alcool n’va rien arranger

(1) Désolé pour ceux qui n'aiment pas la poésie, mais je m'y colle aussi...

Foutue journée.

Quant j’y pense elle est sur le même modèle que les autres : on se lève, on passe la journée ensemble, il nous arrive une tuile, on s’en sort, on l’oublie dans l’alcool, on s’endort dans la cave.
Bon c’est sur y’a des variantes… parfois c’est deux tuiles qui nous arrivent dessus…et parfois c’est pas dans la cave qu’on s’endort mais dans le couloirs ou dans les escaliers à cause d’un éclair de lucidité.
Mais globalement c’est toujours la même chose.

Et ce soir n’échappe pas à la règle…
Les yeux fixés sur une bouteille vide au milieu de la pièce, nous somme là tout les quatre, adossés contre un fût pour ceux qu’il on quelque chose à adosser contre un fût. (1).

« Encore perdu Poutchou.
- Rrrr ! »
Je saisis une bouteille et plonge mon regard à travers, observant la cave se déformer et prendre une jolie couleur dorée…
« L’hydromel…ça devrait être rose.
- Pourquoi faire ?
- Comme ça…quand on regarderai à travers...la vie elle serait rose.
- Ah. Là elle est dorée.
- Oui. Mais en fait…c’est pas vrai…notre vie à nous elle est pas dorée hein ?
- Non.
- Pourtant…avec tout l’hydormel…l’hy-dro-mel qu’on boit…elle…
- Elle devrait l’être. Oui. Tu en es à combien de verre ?
- 3.
- Tu t’améliore tu sais…d’habitude tu serais déjà en train d’essayer de marcher sur le mur.
- Je sais…mais je crois que j’ai compris là…
- Que c’est pas possible ?
- Oh si ! Si c’est possible. Mais me faudrait des ventouses aux pieds.
Ouais…attachées avec des lanières et ça ferait poc poc quand je marcherais. Et ça serait super pratique pour courir après les mouches et pour changer les ampoules aussi et puis même pour…
- Ah. Je vois.
- Et toi… t’en es à combien de verres ?
- 22 bouteilles.
- Ah. Et tu rigoles pas encore… en pensant aux 131 manières d’me démolir le nez ?
- Non.
- On doit avoir un bonus de résistance… aux effets bénéfiques de l’alcool alors.
- Pour toi j’en suis pas sur, mais pour moi sans nul doute.
- Tu crois qu’on peut passer des niveaux en …en buvant plein ?
- Enki, si c’était le cas tu serais la meilleure mage de tous les temps.
- Je le suis ! …enfin je veux dire…Potentiellement …je le suis !
- Mouhahaha.
- ‘ret de rire ! Je t’ai invoquer moi !
- Maudit soit ce jour.
- vi maudit ce s'jour.
- Les dieux sont des sadiques.
- C’vrai ça…des fois je me dis…
- Allons bon.
-…laisse moi finir ! Des fois j’me dis…que…si j’t’avais pas invoqué, j’serais pas là.
- Ca fait longtemps que tu réfléchi à la question ?
- Quelques jours.
- Grande conclusion. Encore un effort et tu percera tous les secrets métaphysiques.
- Tu crois ?
- Non. Aucune chance.
- Je te hais. (2)
- Ah ! Redis le !
- je te déteste.
- Tu en es sure ?
- ‘bsolument. Et toi ?
- Moi ? Je ne peux pas te voir. J’ai envie de t’écarteler à chaque fois que je te vois et de cramer pour mieux te piétiner à chaque fois que tu l’ouvres.
- Ah. C’est rassurant…après ce matin.
- Oui.
- Alors on s’hait hein ?
- On sait quoi ?
- Nan…je dis on se hait !
- Ah ! Oui. Cordialement et du plus profonds de nos entrailles je crois. Et jusqu'à la fin des temps. Je crois que même mort je te haïrais encore.
- Cool. Alors...tout va bien.
- Oui. c’est à moi…
*bruit de bouteille qui tourne*(3)
- Ah enfin…j’avais la gorge sèche.
Je le regarde saisir la 23éme bouteille avec la main droite…
- Buffle à l’eau ! (4)
- Rhaa je me fais toujours avoir.
- Vi… mais c’est pas drôle tu bois ça trop facilement.
- Mouahaha !
- Quoi ?
- Ahaha !
-Quoi ?
- Il est 00h56.
- Et alors ?
- Tu as encore le nez intact !
- Ah. (5)»



(1) Poutchou pour ceux qui ne le savent pas (y’en a ! bande de vil mécréants! Mais je ne citerais pas de nom par pure charité il se reconnaîtra tout seul….) est une plante carnivore…qui n’a donc pas de dos…et donc par définition n’a rien à adosser. Voilà. C’est clair ? Prochaine leçon d’anatomie mercredi prochain. N’oubliez pas vos affaires.
(2) D’après notre ami Gwalin, je ne le dis pas assez…alors voilà.
(3) j’ai rien trouvé de plus ressemblant comme bruit. Pas facile vous avouerez…
(4) petit jeu HRP de Kaev…les règles sont complexe mais on aboutie toujours à la même chose : boire cul sec.
(5) Fidèle à ma réputation de feignasse je n’ai pas fait avancer l’histoire d’un broc. Et j’en suis fière.

Je déteste l'humanité. Je déteste la vie. Je déteste l'alcool (1). Je déteste la magie. Je déteste tout ce qui est humain, vivant, alcoolique et magique.

Pour ceux qui suivent... Oui, je hais tout ce que Enki est et représente (2). Précisément.

Je déteste l'humanité, sa tendance à rechercher le pouvoir, son instinct à coloniser toutes les latitudes pour asseoir son égo à l'arrière-train surdimensionné, métaphoriquement de la taille d'une petite galaxie, son réflexe à se mettre sur la gueule avec tout ce qui bouge d'abord, et discuter ensuite. Si ça bouge encore.

J'exècre ce tas de ploucs sales et bêtes, ce ramassis de larves éphémères et bornées, ne s'unissant que dans les guerres, transformant les planètes ayant eu la mauvaise idée de faire leurs malignes et de les abriter en un vaste champ de décombres fumants, reliefs de la stupidité congénitale de cette race incapable d'apprendre de ses échecs.

Je hais les formes de vies, aussi bien conscientes qu'animales ou végétales. Surtout végétales. Je déteste les humains, les Elfes, les Nains et les autres, ce tas de dégénérés ne pensant lorque tout va bien qu'à leur grandeur collective quand ils devraient penser à leur pomme, et qui ne pensent qu'à eux quand tout va mal et qu'ils devraient raisonner pour le bien de tous. Je les hais, tous ces ahuris qui raisonnent à l'envers.

Je conchie les animaux, ces amas informes de becs, poils, plumes, griffes, crocs et dards, dominés par des grands singes glabres, désarmés et faibles, pas foutus d'évoluer assez rapidement pour stopper l'expansion de la marée humanoïde qui détruit leurs espèces les unes après les autres.

Et par dessus tout, je vomis ces plantes, passives parmi toutes les créatures vivantes, qui fournissent à ces criminels de l'existence l'oxygène dont ils ont besoin pour ensuite les cueillir, les déraciner, les brûler ou les découper en planches.

Je hais la vie.

Je hais les mages, je hais ceux qui croient que le pouvoir peut tout changer, que le fait de concentrer la volonté des autres, de dominer seul ses congénères donne une quelconque légitimité, une sorte d'importance à un organisme biologique microscopique à l'échelle du multivers... je hais les faiseurs de miracles, qui profitent de choses impossibles à expliquer pour monter des religions, des croyances populaires idiotes pour mieux écraser la masse...

Je hais l'alcool, comme je hais tous ceux qui s'y adonnent en espérant que ça change quelque chose, tous ces lâches qui préfèrent passer du bon temps à s'imbiber en se racontant leurs rêves plutôt que chercher à les réaliser...

Et par dessus tout, je hais Enki, qui réussit l'exploit de transformer l'être réputé comme le plus méchant, cruel, pervers, sadique et immonde dans quatorze galaxies, toutes catégories confondues et selon des statistiques précises établies par des bataillons de sondeurs, à savoir moi-même, en un être encore plus méchant, cruel, pervers, sadique et immonde.

Je trouve ça très fort.

Ceci étant dit (3), revenons en au sujet.

A savoir une cave, pleine de bouteilles. Rien que de très normal jusque là.

Considérons à présent une rangée entière de bouteilles d'hydromel décimée en quelques heures par une magicienne, une salamandre, une plante carnivore en pot et un croque-mitaine, le tout pour oublier que la salive des deux premiers a été un court instant unie dans un même ballet de langues dont la simple pensée me donne envie de m'ouvrir la gorge avec un burin ; que la sève de la troisième contient à présent des morceaux d'un arthropode hexapode anciennement dictyoptère et désormais connu comme membre de la famille des blattoptères, bien que l'information n'ait en soi qu'une importante relative et, autant le dire franchement, qu'on se tape royalement le postérieur avec une demie-brique ; et que le quatrième tient à oublier dans les boissons fermentées qu'il a peur du noir et qu'il traverse une grave crise de remise en question professionnelle (4).

Enfin, pour le quatrième c'est ce que j'ai compris quand on s'est racontés nos malheurs respectifs.

Là, je crois qu'il faut bien avouer que la vision de la normalité de la cave en question se retrouve salement altérée.

Si on ajoute à présent que quelques mètres plus loin une Elfe et un Gnome amateurs de scandales sur parchemins attendent mon bon vouloir pour finir en morceaux de viandes dans un brasero ardent ; que l'alliance que l'on a montée pour s'attirer des potes compte un Ange volant et atterrissant avec l'élégance du tabouret moyen, un Nain braillard, un Elfe qui s'appelle Fougère (5), un chevalier mélomane, un barbare philosophe, un lapin mort et un nécromancien pas très frais ; et que l'on se trouve sur un monde où une Apocalypse réduit à intervalle régulier les gens en charpie, je pense que l'on peut en toute logique se demander si un séjour entre quatre murs capitonnés dans une veste sans manche ne nous ferait pas, par hasard, le plus grand bien...

" ...tu sais quoi?
- Oulà, tu viens de faire le point toi...
- Ouais... comment tu le sais?
- Quand tu prends cette voix caverneuse, c'est que tu viens d'analyser tout ce qu'on se prend dans la tête en ce moment, et que tu te rends compte que c'est encore pire que ce que l'on pensait.
- Tu m'épates.
- Ca doit être l'alcool.
- Je pense aussi.
- D'ailleurs je pense que tu commences à être imbibé aussi.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça?
- Le fait que tu aies réussi à prononcer à mon intention les mots "tu m'épates", sans qu'il m'ait été nécessaire de mourir ou me blesser grièvement d'une manière particulièrement spectaculaire.
- Pas faux.
- Et le fait que tu cherches depuis tout à l'heure à déboucher Poutchou pour la boire, aussi...
- Rhhheeeuuu...
- Uh? Oh pardon ma chérie!
- Hhhhh... Rhaaa...
- Tu tiens pas si bien l'alcool que ça en fait...
- Il n'est que 1h08. Ton nez à encore des chances de servir à repeindre les murs d'ici demain matin.
- Au fait, tu ne crois pas qu'on devrait demander à nos serviteurs de nous remonter dans nos chambres quand ils nous trouvent en train de cuver dans la cave? Ca fait vachement mal au dos de dormir sur les dalles... Regarde, j'ai un creux dans le dos je suis sure...
- Ouais, ça creuse d'avoir la dalle...
- ...
- Rigole.
- C'est vraiment parce que je tiens à garder mon nez.
- Je sais.
- Ahahaha.
- Peux mieux faire.
- Ahahahaha mon dieu je suis écroulée de rire devant tant de génie spirituel!
- Abuse pas. Mais tes efforts sont appréciés.
- Tu sais quoi?
- Non.
- Je crois que je résiste à l'alcool maintenant!
- Trois verres...
- Oui ben c'est déjà un bon début!
- C'est vrai que tu as l'air vraiment lucide... On devrait peut-être en profiter pour t'amener un miroir...
- Pourquoi faire?
- Parce que si tu es réellement lucide, le fait de te voir dans une glace devrait en toute logique te donner l'impulsion de faire ce que toute personne sensée a envie de faire en te regardant.
- C'est-à-dire?
- Te jeter par la fenêtre.
- Oh! "

Elle se lève d'un bond, furieuse. Puis ses yeux font un looping, elle tangue, fait un tour sur elle-même et s'écrase face contre terre, libérant un conséquent flot d'hémoglobine sur le pavé.

"Ca c'est l'alcool qui monte d'un coup... Pas malin de sa part de se lever comme ça...
- Bwaouha...
- Je te le fais pas dire. Et allez donc lui faire croire que je n'y suis pour rien si son nez est encore explosé après une soirée avec moi... " (6)


___________________
(1) Je sais, pas facile à croire. Mais laissez-moi finir.
(2) Ce qui explique que je haïsse l'alcool: Enki est la plus formidable obsédée de l'éthanol que j'aie jamais rencontré, moi et mon grand-père exceptés. Elle représente donc l'alcool, ce qui implique que je le déteste. Ce faisant, elle me fait détester un truc que j'adore, parce que je ne supporte pas avoir les mêmes goûts qu'elle. Ce qui fait que je la déteste encore plus. Et pour oublier tout ça, je bois. Bref.
(3) Et considérant, j'espère à juste titre, m'être acquitté de mon quota en retard de diatribes haineuses à l'encontre de ce qui m'entoure et que certains semblaient regretter.
(4) Un croque mitaine qui hurle de peur et se met à pleurer quand on éteint la lumière, c'est pas très crédible, malheureusement...
(5) Il me semble que ça se passe de commentaires...
(6) A mule, mule et demie ma chérie... mouhahaha...

Je…heu…ouille. (1)

Plafond. (2)

Je n’aime pas les matins comme ça. Pendant un quart de seconde tu as l’impression de ne plus exister. Après tu te rends compte que si, hélas tu existes.
Et c’est le moment que choisit ton inconscient pour revenir à la charge pousser au train par la mémoire qui se fait une joie de te rappeler certain détails…du genre que tu voulais oublier.
Prénom : Enki.
Problème : Kaev.
Raison de la cuite : Journée. Hier. Désastreuse. Baiser. Argh. Journaliste. Cave. Hydromel. Kaev…
Objectif : survivre.
Raison d’y croire : Kaev n’est pas immortel.

Je cligne des yeux et fait un check up rapide.
Rapport : R.A.S tout est normal pour un lendemain de journée difficile.
A faire : trouver quelqu’un fort en nez (3) pour guérison rapide. Trouver un Elfe Era'al Gän (4) pour le mal de tête. Trouver Kaev pour représailles sanglantes.

Je me redresse les pieds pendent en dehors du lit pendant que le cerveau tente de redémarrer les fonctions vitales à savoir respirer, ne pas penser, et éviter de s’asphyxier avec ma propre halène.

« T’es qui ?
- Sigurd. Mes amis m’appel Sig.
- Salut Sig.
- Pour vous ça sera Sigurd.
- Mouais…je vois le genre. Serviteur de Kaev ?
- Loué soit son nom.
- Si tu veux mon avis il peut même le vendre son nom. (5)
- …
- D’ac-cord. Tu veux quoi ?
- Je venais voir si vous étiez en vie.
- Oui.
- Il va falloir que j’annonce la mauvaise nouvelle à mon maître.
- Certes. On en se reverra donc sans doute pas… si tu rencontre les dieux dis leur que leurs humours est pitoyable.
- Ca ne sera pas pire que le tien. Sig petit dej.
- Oui ô divin Kaev Grand et Véné…
- Tu m’as cassé le nez.
- Même pas, tu as fait ça comme une grande. Tu fais vraiment tout pour me gâcher le plaisir.
- Cool. Petit dej’ ?
- Ouais, mais après il faut qu’on s’occupe des deux fouille latrines dans la salle de jeu.
- Dans deux journalistes dans la salle de torture…
- C’est ce que j’ai dis.
- Mouais. On va les relâcher de toute façon.
- Après leur avoir couper la langue, les bras, les jambes…
- Kaev !
- T’as raison après les avoir brûler au 108éme degrés.
- Kaeveuh !
- Tu as une autre idée ?
- Les relâcher sains et saufs.
- Mouhahaha. Viens manger tu délires.
- Tsss. »

Courage Enki. Au pire il te reste les ordres directs.
De toute façon tu n’es même pas sur de pouvoir aller jusqu'à la cuisine et encore moins à la salle de j…de torture…
Je soupire et tâte mon nez.
*clac*
« Depuis quand tu soignes mon nez de ton propre chef ?
- Ce n’est pas moi qui l’ai fracassé de la sorte. Ça me gène de voir qu’un simple carrelage de cave peut faire aussi bien que moi.
- Un jour je me vengerais tu sais ?
- Mouahaha.
J’aurais du boire plus hier soir. Je serais peut être encore dans un semi coma en train de rever que l’hydromel est rose…
Courage Enki. Courage.
- Tu crois que la DT est construite sur des sables mouvants ?
- C’est quoi cette question Enkienne ?
- Tsss. Non mais j’ai l’impression que…ça bouge. Ca tourne.
- Et ça après une nuit et trois verres …petite joueuse. »

Il m’énerve ! C’est formidable d’avoir une telle capacité à mettre les nerfs en pelote.
Petite joueuse…vais lui faire manger ses dents moi. Je suis parfaitement capable de me lever…comme ça…de tanguer….comme ça…de me redresser de façon fort gracieuse… Comme ça. Et de marcher dignement vers la sortie.

« Besoin d’aide ?
- Sûrement pas venant de toi !
- Tant mieux. C’est bien plus marrant de te voir galérer.
- Je te hais. »(6)




(1) Ce sont en général les premiers mots prononcés au réveil d’un lendemain de cuite. Si si je sais. J’ai dit exactement ça ce matin je m’en souviens.
(2) Ca c’est le premier truc qu’on voit. En principe. Ça ou un sol carrelé d’une pièce exigu bien pratique pour certains besoins…
(3) oui parce que quelqu’un fort en pomme serait d’une maigre utilité devant un nez ravagé. Vous captez rien ? C’est pas grave Kaev à comprit.
(4) À prononcer à voix haute pour une meilleure compréhension de la blague. Copyright Kaev.
(5) Loué…vendre…jeu de mot…ok ne vous forcez pas à rire.
(6) Ah j'aime quand cette histoire avance !!!

J'observe avec satisfaction le contrecoup de la folle tentative d'Enki à tenter l'apprentissage de la résistance à l'alcool. Elle vogue, tangue, s'explose à intervalle régulier contre les murs ou le carrelage (1) et ponctue chaque nouvel échec à placer un pied devant l'autre tout en conservant un équilibre relatif par de pâteuses récriminations à mon encontre, dans le genre "je te hais" ou "je te déteste".

Comme si c'était de ma faute... Elle ne tient pas l'alcool, tente pourtant de me faire croire que c'est une championne toutes catégories en assimilation d'éthanol par le sang, loin devant les Nains et les Barbares des steppes, et râle ensuite parce que je vois clair dans son petit jeu et qu'en réalité elle est incapable de renifler un verre d'hydromel sans voir des buffles violets qui traversent le salon en dansant le cha cha cha. (2)

Après quatorze écroulements pathétiques sur le carrelage, je finis par prendre pitié (3) et la soulever par la peau du coup. Tel le chat moyen, ses bras et ses jambes se contractent et, le regard vide et nauséeux, elle se laisse docilement déposer dans la cuisine, en face d'une brioche à peine sortie du four et d'un pot de nutella, croyez-le ou non, presque plein et dans lequel, histoire de faire plaisir à ses vieux instincts primaires de créature dépourvue de la moindre trace de civilisation, trempe lamentablement une cuillère.

Observons le sujet de l'opération anti-gueule de bois. Soit un individu apparemment humain (5) ; d'âge indéterminé mais plutôt jeune, de sexe selon toute (in)vraisemblance féminin et, selon les experts, également roux, de poids d'une part considérable au niveau métaphorique en considérant des caractéristiques comme l'humour, l'état d'esprit et de manière générale tout ce qui sort de sa bouche dès qu'elle décide de l'ouvrir , et d'autre part oscillant entre le poids plume et le poids plume et demie d'un strict point de vue physique, permettant entre autres à certains athlètes reptiliens en quête d'entretien de leur sublime musculature de s'exercer en des disciplines aussi diverses que le lancer de poids ou la boxe ; et d'une taille et d'une force physique réduites empêchant à l'athlète reptilien sus-cité de courir le moindre risque quant à l'éventualité d'une riposte sérieuse.

Soit le sujet ayant absorbé moins de douze heures auparavant assez d'alcool pour assommer légèrement un colibri. Un vieux.

Soit le sujet, à l'encontre de toute vraisemblance, ayant lamentablement échoué à conserver son état mental habituel (déjà pas très stable en temps normal) suite à l'absorption de l'alcool en question, et s'écrasant tout aussi lamentablement au sol et subissant sur le coup un désagrément physique mineur.

Soit le sujet ayant passé plusieurs heures dans un lit à délirer bruyamment une grande partie de la nuit à propos d'un maki orange en trench coat qui chercherait à lui extraire des palmiers des oreilles.

Soit le sujet, suite à l'écoute d'un signal sonore crispant mais traditionnel appelé "champ du coq", et suite à l'apparition coordonnée de l'astre solaire afin de hausser plus encore la température déjà superbement élevée de l'épiderme et des (rares) neurones dudit sujet; décidant de décoller sa bave de l'oreiller et de tenter avec un courage admirable de se mettre debout pour considérer et haïr avec une ferme résolution le monde qui l'entoure.

Soit le sujet ayant décidé que, nom des culs, c'est pas un bête rouleau compresseur de 18 tonnes s'acharnant sadiquement sur son cerveau qui va l'empêcher de vivre sa vie, et ayant pris la décision d'avancer pour effectuer un acte plus élaboré que respirer.

Soit le sujet constatant que, rhaaa, bordel, si, finalement, après deux pas, le rouleau compresseur gagne la manche.

Soit le sujet refusant malgré tout d'abandonner et décidant qu'il va continuer à avancer parce que c'est pas demain la veille qu'il se laissera ridiculiser devant une Salamandre, même si le jour en question se répète depuis plus d'une dizaine de mois sans interruption notoire.

Bref, soit Enki, à la fois satisfaite de se retrouver face à son nutella cuillérisé, et vaseuse en essayant de comprendre pourquoi elle est assise au sol alors que normalement le sol est sensé être bleu, nuageux et lointain, à moins qu'elle ne se gourre de mot.

Ce spectacle vaut le détour. Si, amis mâles, vous n'avez jamais vu une femme se réveiller un lendemain de soirée arrosée... Ben il vous reste au moins ça à voir dans votre vie, afin de conserver au moins une image qui, malgré toutes les histoires à propos de la parité, l'égalité des sexes et la galanterie, vous confirmera pour toujours que nous, les mecs, sommes largement supérieurs aux nanas sur au moins une chose: la classe que nous avons après une gueule de bois.

Ceci étant dit, l'histoire n'a toujours pas avancé d'un broc, et c'est comme ça et pas autrement, mes jouets attendront mon bon plaisir.

____________________

(1) En ayant toutefois acquis le réflexe de rapporter ses avant-bras devant son nez pour éviter une collision désastreuse en termes d'esthétique nasale.
(2) Tout pareil HRP. Ce matin encore, elle voulait me faire croire qu'elle savait boire, et... hum... bref. Remarque je peux aussi mentionner la Leffe d'un certain repas qui l'a rendue floconneuse... ou encore... ouais, non, je tiens à mes genoux. Enfin, un peu.
(3) Pas d'elle. Des femmes de ménages qui doivent nettoyer sa bave.(4)
(4) Bave qui par ailleurs possède de regrettables propriétés adhésives et nauséabondes après une nuit de digestion perturbée par le miel fermenté. Sans commentaire HRP, bien sur, je suis un gentleman.
(5) Et encore, je me méfie.

J’aime le nutella.

C’est bon, sucré et ça contribue au bonheur futur. (1)

Le nutella c’est simple. T’as un pot, une cuillère (2) un bout de pain. Point barre.
C’est pas comme le reste du monde qui, lui, est super compliqué.
Par exemple, rien que le phénomène de gueule de bo…
« Enki.
- Quoi ?
- Les lecteurs n’en n’ont rien à foutre.
- Mais je…je…
- Quoi ?
- Je sais plus. (4)
- M’étonne pas.
- tssss. »

En tout cas j’aime le nutella…je suis sure qu’il a une vie bien à lui et que son destin c’est de te pourrir les doigts quelques soit la manière dont tu tiens ta tartine… il doit avoir un bonus +5 en escalade le nutella.

« Pourquoi tu te marre toute seule?
- J’imagine le nutella faire de l’escalade.
- Ah quand même. Ca ne te va pas la gueule de bois tu sais…
- Tiens, tu sais pourquoi on dit une gueule de bois ?
- Non, mais je sens que je vais pas être déçu par ton explication…
- Ben je sais pas non plus.
- Au secours.
- Ou alors peut être qu’avant on disais gueule de boit.
- Elle est nulle ta blague.
- Tsss. T’es pas cool.
- Merci. Passe moi la viande. »
Je lui passe d’une main et replonge le nez dans le pot.
Oui, parce ce qu’il y a de chiant avec le nutella c’est le pot.
Il est rudement mal fait, tu peux jamais entièrement le finir.
Y’a toujours un peu de matière qui traîne dans les coins. Du coup c’est super frustrant de le jeter…
- Mais qu’est ce que tu fous, encore ?
- J’arrive pas à bien racler le pot… je me demande comment les barbares font avec un couteau…déjà avec une cuillère c’est coton.
- Ils y vont avec les doigts.
- Ah ! Pas bête !
- Non, fait pas ça. Te voir manger c’est déjà assez répugnant sans en rajouter. Poutchou !
- Tu vas pas donner mon nutella à Poutchou ?!!
- Trop tard. Essaie de lui reprendre si tu veux.
- RRRRRRRRRRRRRRRRRhaaaaaa !
- Ok je vois le genre.
A noter que les plantes carnivores ont une…disons langue fort bien adaptée à la forme du pot de nutella.
A croire qu’il a été fait pour elle.
Je regarde Poutchou se délecter de mon nutella en fourrant sa langue boutonneuse dans mon pot.
Impressionnant.
Si ça se trouve Monsieur nutella était un adepte des trucs jaune à pois vert qui grogne.
Autant dire un psychopathe quoi…y’a qu’une salamandre névrosée pour aimer ce genre de plantes...holà minute….
- Pourquoi tu me regardes comme ça… encore ?
- Tu connais l’inventeur du nutella ?
- C’était mon arrière grand oncle Gary.
- AAAAAAAAAAAAh !
- Non je déconne. Quoique si ça peut t’éviter d’en vider 4 pots par semaines…
- Certainement pas.
- J’aurais essayé. »

Je soupire devant tant de méchanceté. Puis nous nous levons, moi et mes deux grammes d’alcool pour aller chercher un autre pot dans le placard.
« Tu sais avant on avait droit à des jouets dans le nutella.
- ah.
- Et maintenant on a juste le droit de participer à des vieux concourt pour essayer de gagner un week end pourri au fin fond de la cambrousse.
- C’est moche.
- Tu trouves aussi !
- Je parlais de toi.
- Oh ! Ça c’est méchant !
- Mouhahaha merci. »

*chtonk*

J’aime le nutella.
Ca fait une arme contondante remarquable.
…
« ‘nki ! »

Même si son effet sur les salamandres est franchement pas ce que j’espérais.

C’est le moment de décuver par la course à pied.
« Le prends pas mal mais je prends de l’avance le temps que tu te relèves… franchement c’est solide les pots de nutella ! Il n’a même pas cassé !
- ‘nkii !!
- Oui, oui j’ai compris je cours.» (5)



(1) À savoir être entourée de quatre planches de bois, loin de Kaev avec les artères bouchées par 4 kilos de graisse accumulée au court des années.
(2) On ne revient pas là dessus la DT a voté pour la cuillère. (3)
(3) Ok c’est pas vrai… les mécréant m’on tous lâché pour le couteau…mais je me vengerai.
(4) C’est du vécu. Si si. Plein de fois.
(5) et l’histoire n’a pas avancé d’un copeck…

La vile saloperie.

Déjà le nutella je suis pas fan (1). C'est épais, collant, trop bon pour être une invention humaine (2), tu n'as qu'une envie c'est finir le pot parce que ça semble sacrilège de le laisser reposer et quand tu l'as fini tu te dis que tu n'aurais pas du. Enfin ça c'est vu par les filles préoccupées par leur maillot de bain.

Nous les mecs on ne voit qu'un pot de truc visqueux vachement bon mais pas au point de rendre un culte à la chose, qui entraîne la transformation d'une nana en un animal féroce et sanguinaire si tant est qu'il existe un être assez fou pour tenter de leur en priver.

Mais sincèrement, le pire dans le nutella, c'est le pot. Non pas que ce soit difficile à récurer (3), loin de là. Mais ce truc est super lourd, et quand on côtoie une nana, il y a à peu près une chance sur une de se le recevoir sur le pied, sachant qu'une personne dotée d'oestrogènes est par nature maladroite. En particulier Enki (6).

Et le château résonne à nouveau des échos d'une de nos traditionnelles courses-poursuites à travers les couloirs glissants. Pour mémoire, le bilan est le suivant:

- Deux statues fracassées par moi-même en dérapant sur les carrelages.
- Une joue bleue pour Enki après encastrement dans une statue d'elle, la représentant en pleine dégustation massive de marshamallows (7)
- Quatre chutes spectaculaires
- Onze chutes pathétiques
- Six serviteurs percutés (trois morts, deux blessés graves et un blessé léger)
- Deux carreaux cassés
- Et finalement le nez d'Enki fracassé, suite à un essoufflement bien compréhensible mais qui l'empêcha de me donner à temps l'ordre direct de ne pas porter atteinte à sa personne physique.

« Tu m’as encore frappée !
- Certes.
- J’ai mal !
- J’en suis fort aise.
*clac*
- Tu sais, vivement que l’on change à nouveau de plan… C’est pas marrant de te voir te soigner illico.
- Désolée de te gâter ton petit plaisir…
- Pas grave, j’ai l’habitude.
- Ben merci, dis que je te gâches la vie !
- Tu me g…
- Non en fait tais-toi.
- Tu t’es rendue compte toi-même de l’inutilité de ta demande ?
- Ouais.
- Tout n’est peut-être pas perdu, après tout.
- Serait-ce un compliment ?
- Mmh…
- A propos de ma capacité de réflexion ?
- Disons qu’à présent il est presque envisageable de transplanter ton lamentable amas de neurones à l’intérieur de la boîte crânienne d’une crevette sans être trop accusé de cruauté envers les animaux.
- N’empêche que tu m’as fait un compliment !
- Si tu veux…
- Mouahaha.
- Par contre il est évident que si tu mentionnes cet épisode à quiconque, je fais apparaître un démon du treizième cercle dans ta baignoire.
- C’est ceux avec les six bras, les yeux-laser et la hache des damnés ?
- Oui.
- D’accord. »

J’adore négocier avec elle.

« Au fait, qu’est-ce qu’on fait des journalistes ?
- Des confettis ?
- Non, sérieusement.
- Des petits confettis ?
- Kaeveuh !
- Tsss… Laisse-moi deviner… Tu veux les relâcher, pas vrai ?
- Ben oui.
- En les laissant publier partout la représentation de nos bouilles en train de se lécher la poire ?
- Euh…
- Non hein ?
- Tu proposes quoi alors ?
- Des confettis.
- … »

Ce faisant, nous nous dirigeons vers les geôles. Je ne l’avouerai jamais, même sous la torture, mais je suis content qu’Enki soit là, sinon j’aurais mis six fois plus de temps pour atteindre ma destination, et ce en passant par les latrines, la salle d’armes et la cabane du jardin.

Il y a un truc que je trouve extrêmement frustrant dans les salles de torture : on doit y mettre une porte qui ferme, pour que les gens à l’intérieur ne s’en aillent pas.

« Pitié, nobles souverains, libérez-nous !
- Des clous !
- Kaev !
- Nous vous promettons de ne jamais publier le récit de vos ébats !
- Mes genoux !
- Kaeveuh !
- Alors vous ne nous laissez pas le choix, j’invoque la liberté de la presse !
- Et moi j’invoque une nuée de météores dans ta tête si tu ne la boucles pas !
- KAEV !
- Quoi ?
- Tu veux pas négocier ?
- Nan.
- Pourquoi ?
- La négociation c’est comme la ruse ou la fuite : c’est ce qu’on fait quand on est trop nul pour tuer ceux d’en face.
- Ah… Vu comme ça, évidemment…
- Pitié, noble demoiselle, si vous avez une once de bonté ou de pitié, libérez-nous !
- Ah de ce côté pas de problème, niveau bonté et pitié elle en a à revendre (11). Mais elle sait que si elle s’amuse à vous libérer elle le regrettera fortement.
- Ah.
- Et si vous nous donniez des informations capitales ? Le genre de renseignements utiles qui nous permette de régner sur Thessalie ? Par exemple, Chaos qui porte des strings cloutés et des porte-jaretelles, pour qu’on le fasse chanter, un truc du genre… ?
- Eh bien… J’ai justement quelque chose qui pourrait vous intéresser.
- C’est du flan. Crâmons-les !
- Non.
- Pardon ?
- J’ai dit non. Tu me laisses bavarder, c’est un ordre direct.
- Tu sais que je te ferai payer ça très cher ?
- …et si les négociations n’aboutissent pas, tu pourras les flamber.
- Tu sais parler aux Salamandres toi.
- Je sais. »


(1) Pour la lapidation en règles, faites la queue comme tout le monde.
(2) Je penche plus pour une tactique sournoise d'un dieu oublié pour lier les hommes à sa vénération par la tartine.
(3) C'est même simple à compter que l'on soit issu d'une civilisation non barbare. Les gens civilisés utilisent un couteau, et les morphales investissent dans une spatule en caoutchouc. (4)
(4) Oui je possède une spatule. (5)
(5) Pas de commentaire. Chut.
(6) Je ne mentionnerai bien sur pas le malheureux bois de lit qui entre régulièrement en collision avec des orteils, pas plus que je ne préciserai que cette remarque est totalement HRP. On n'est pas des bêtes.
(7) D'après elle, cette effigie la représente en train de les enchanter. Je n'ai jamais entendu parler d'enchantement avec la langue, mais bon, de nos jours... (8 )
(8 ) Vous ne trouvez pas qu’il y a beaucoup de notes ? (9)
(9) Si hein ? (10)
(10) Moi aussi.
(11) Une pièce d’or le kilo. Si elle vend tout elle est riche.
(12) Ceci est une métaphore et n’a rien à voir avec la masse pondérale d’Enki. (13)
(13) Encore que, si elle veut se mettre en maillot cet été elle a peut-être intérêt à arrêter le nutella… (14)
(14) Bien que je préfèrerais qu’elle prenne vingt kilos et qu’elle décide de nous épargner le spectacle de sa personne en petite tenue dans l’eau. (15)
(15) Ce qui n’a rien à voir avec le HRP, au passage, car le spectacle d’Enki dans l’eau est un spectacle charmant, croyez-moi. (16)
(16) Oui je sais, ça fait plein de notes de bas de page. (17)
(17) Mais je veux battre un record. (18 )
(18 ) Et je crois que je gagne.

Je regarde Kaev s’éloigner et commence à rêver que le scoop concerne un certain mot de révocation…

Je soupire et me penche vers la journaliste.
« Alors ?
- Alors quoi ?
- Le truc intéressant !
- Ah ça.
- Oui pas la marque de vos chaussettes !… d’ailleurs elle sont pas terribles vous avez déjà…
- Enki.
- Oh ça va !...si on peut même plus discuter…
- Pas que ça à faire.
- Ok ça va… bon c’était quoi le truc important ?
- Eh bien… je connais la date de l’apocalypse.
- Hein ?
- Approchez…

Ca se sont bien les journalistes.

Tout l’art de la mise en scène, comme si dans un château habité par une salamandre complètement dingue il y allait avoir un espion susceptible d’entendre ce qu’une journaliste murmure au fin fond d’une salle de torture.
Enfin bon, je m’approche pour lui faire plaisir après tout si c’est ce que je cherche je peux faire un effort.

- J’écoute…
- Je connais la date de l’apocalypse !
- Ah.
- C’est …
* ATCHAaaaa poc* (1)
- A tes souhaits.
- Je souhaite que tu disparaisses !- Tssss.
- Encore là ? Ça marche jamais de toute façon.
- Vous avez entendu ce que je vous ai dit ?
- oui, oui.
- Eh ben cachez votre joie !
- Non mais je suis très contente youpi et tout…mais par hasard vous connaissez pas non plus un mot de révocation?
- Heu … attendez…. Si je crois…c’est heu… Tortue !
Je la regarde d’un air dubitatif avant de me retourner vers Kaev…
- Tortue ?!
- Alors ?
- Il secoue la tête.
- C’est le début de la révocation !
- Il se gratte le nez…
-…
- Il baille. Non…je suis pas une super mage mais ça, c’est pas une révocation.
- Faut attendre !
- Oui que je sois enterré…dites donc c’est toute du même topos vos infos ?
- J’ai des sources !
- Elles sont vaseuses vos sources.
- Pour la révocation ok, mais pour le reste tout est vrai !
- Alors pourquoi vous attendez sagement que le Chaos se ramène ?
- J’attends pas sagement…en fait je cherchait un scoop qui me rapporte assez afin de pouvoir me payer les services de voyages inter plans.
- Ah je vois.
- C’est pour ça qu’on est ici !
- Et c’est pour ça que vous allez y rester.
- Bon c’est fini ?
- Ouais deux secondes…
- Je vous ai dit tout ce que je savais ! Prenez le gnome si vous voulez mais laisser moi vivre ! J’ai 7 enfants ! Non huit !
- Eh ben.
- Tu vois elle est suicidaire ! Allez finissons en…
- Je sais pas c’est pas cool… on peut lui sauver la vie que si on la laisse publier les clichés…
- Eh ben comme ça c’est réglé…
*frouf*
-Kaeveuh !
- Ben quoi de toute façon elle allais mourir non ?
- Tu as une logique bien personnelle tu sais…en plus elle avait 8 gosses !
- Non mais tu l’as crue ?
- Non je voulais te soutirer une once de pitié…
- Mouhahaha.
- Bon, on laisse partir le gnome alors !
- Il est parti depuis longtemps lui…
- Ah.
Je le regarde pendant qu’il cherche sur le mur la flèche de son choix.
- Tu veux aller où ?
- Salle des trônes.
- Suis moi, sinon tu vas y passer la nuit….ah bah tiens d’ailleurs j’ai rêvé de toi cette nuit !
- Veinarde.
- Tu étais à moitié nain.
- Comment ça à moitié nain ? Il reste quoi à une moitié de nain ?
- Non, tu étais moitié nain et moitié elfe en fait.
- Tu ne tiens pas du tout à ton nez aujourd’hui.
- C’était un rêve ! Te vexe pas ! Tu étais blond et tu comptais les feuilles comme un elfe…Mais en même temps tu mesurais 1m20 et tu avais une natte à ta barbe comme un nain.
- Ah. Je peux oser te demander comment tu sais que c’était moi ?
- Tu me fracassais le nez à la fin.
- Ah. C’était sans doute moi.
Je ne lui ai pas dit qu’il avait aussi plein de poil sinon…
- Au fait Tu as parlé de quoi avec la journaliste ?
- De l’apocalypse.
- Quoi ?
- De l’apocalypse.
- Elle a dis quoi ?
- heu je sais plus trop que c’était bientôt mais j’ai pas retenu la date exacte…
- Enki…
- Oui ?
- Commence à courir….vite. »

J’ai fait une bourde ? (4)



(1) Bruit d’un éternuement Kaevien. (2)
(2) Je sais c’est une vile excuse pour ne pas que tout le monde entendent le scoop. (3)
(3) Non je suis sage je vais pas mettre plein de notes MOI.
(4) ce post contient une description succincte de Kaev Hrp...bon un peu abusée j'avoue...mais les faits son là.